Nice au frais avant des fjords

Alors qu'ils mettront dès vendredi le cap sur la Suède, les Aiglons poursuivent leurs gammes depuis lundi à Saint-Martin-Vésubie. Gernot Rohr a emmené un groupe de 23 joueurs dont sont absents momentanément Pancho Abardonado et Georges Ba, restés aux soins.

Bercé par le faible clapot du mince filet d'eau qui s'écoule, un banc de truites somnole dans la fontaine qui jouxte la salle de restaurant.

Il est 15 heures hier à La Bonne Auberge. Tout n'est que calme... Sans volupté.
Encore que.

La seule vue du décor émeraude de Saint-Martin-Vésubie suffit à vous réjouir les sens.
C'est là, dans cet écrin où la nature conserve encore quelque droit et une verte humeur, que les Aiglons ont gagné le droit d'imiter les truites, après leur matinée de labeur.

Dès huit heures hier en effet, Gernot Rohr et le staff les ont emmenés courir les sentiers. Deux fois quinze minutes en guise de petit déjeuner. Un petit coup de frais avant les fjords.

Le tout suivi de la première des deux séances d'entraînement de la journée au stade municipal !
Une bonne suée avant la Suède.
Car même s'ils sont là pour préparer au mieux le coup d'envoi du championnat, Cobos and Co ont déjà la tête à Ôrgryte, banlieue de Gôteborg.

Gernot Rohr aussi, compétiteur dans l'âme : « On se projette effectivement sur samedi. C'est l'Europe, c'est la Suède. Ce n'est pas un petit pays... C'est costaud. On sait qu'en coupe d'Europe, ça n'a rien à voir avec le championnat. C'est beaucoup plus agressif, ça joue plus long, les arbitres laissent davantage jouer. Mais comme nous sommes dans le cadre d'une préparation, on fait quand même trois entraînements aujourd'hui (ndlr : hier) ce qui est inhabituel à quatre jours d'un match. »
C'est donc un régime inhabituel que les Aiglons observent dans ce cadre qui leur est désormais parfaitement familier.
Pour Valencony et Pitau, au sortir de la sieste, c'est café sur la terrasse de la chambre, à l'ombre d'un parasol.

Rohr : « La récompense à ceux qui l'ont obtenue »

Car on a beau être en altitude, le soleil n'épargne pas le mercure. Mais au moins ont-ils enfin la sensation de ne plus étouffer. Loin de la touffeur de la plaine du Var. « C'est surtout le soir qu'il fait très bon, on peut même dormir avec la couverture » souligne Marco Molitor, l'un des hôtes des lieux.

Ménager les organismes, doser le travail : c'est le mot d'ordre de cette première semaine de stage, vu l'imminence de la compétition.

« J'ai connu plus dur » acquiesce Thibault Scotto, avant de poursuivre : « L'Intertoto, c'est l'opportunité de jouer une vraie coupe d'Europe. Nous, on va jouer ce match à fond. Après, c'est au staff de gérer. »

Pitau complète : « On fait un travail dosé, car l'échéance va arriver. C'est un premier match, un premier test pour voir où on en est mais c'est aussi une compétition officielle. C'est important. »

Cet après-midi à Roquebillière, une opposition -la première du genre (2 fois 40 minutes)- devrait déterminer le profil de l'équipe qui affrontera les Suédois, même si Gernot Rohr ne laisse guère planer le mystère : « On aura envie d'abord, de laisser la récompense que ça représente à ceux qui l'ont obtenue. »

L' Intertoto.

C'est vrai que c'est leur cerise à tous sur le gâteau.

Et c'est beau de pouvoir se dire qu'à l'OGC Nice, il est revenu, le temps des cerises.

Christophe DEPIOT
© Nice-Matin