Le PSG sans inspiration

Au terme d'une rencontre crispante et bloquée, les Parisiens ont une nouvelle fois perdu de précieux points au Parc, hier soir face à des Niçois regroupés en défense. C'est une cruelle désillusion pour l'équipe de la capitale.

PARIS et son petit football. Pauvre en occasions. Et avare en but. Le PSG nous a offert hier le pire au lieu du meilleur, l'indigeste au lieu du festif. Pourtant, les supporters s'étaient mobilisés afin de donner un éclat particulier à cet anniversaire du club, dans son jardin du Parc des Princes, en déployant dans le virage Auteuil cette immense banderole : « Depuis trente ans, c'est au Parc que l'histoire s'écrit. » Les joueurs n'ont pas été à la hauteur de la célébration. Sans âme, sans idée directrice, sans fond de jeu. Certes, on savait le PSG meilleur à l'extérieur qu'à la maison, mais de là à offrir un inutile pousse-ballon digne des amateurs... Un seul chiffre : zéro tir cadré en première mi-temps. Allez marquer des buts avec ça...

Un effectif trop juste en quantité et surtout en qualité

Pourtant, l'occasion était belle de s'accrocher dans la foulée du trio de tête du championnat. Avec la Ligue des champions à portée de main. Mais voilà, Monaco, Lyon et Marseille ont gagné. Le PSG a, lui, perdu deux nouveaux points à domicile. Le voilà toujours quatrième, mais désormais à trois longueurs de l'OM. Son prochain adversaire. Dur programme... Vahid Halihodzic a bien raison de réclamer haut et fort des renforts. Son effectif est trop juste. En quantité et surtout en qualité. Samedi, au sortir de l'entraînement à huis clos au Parc, il s'est entretenu en privé avec six de ses joueurs. Sans trouver les mots pour dynamiser son groupe. Comme si l'équipe était, à domicile, paralysée par l'ampleur de sa tâche. La défaite lors du match précédent au Parc, contre Lens (0-1), a visiblement laissé une profonde blessure dont on ne sait quand elle cicatrisera. « Nous sommes crispés, soupire Halilhodzic. La réussite n'est pas avec nous. C'est une déception, mais les joueurs se battent. » Jérôme Alonzo disait cette semaine, unissant les deux matchs contre Lens et Nice : « Ces rencontres, à défaut de les gagner, apprenons à ne pas les perdre. » Voilà qui en dit long sur les difficultés parisiennes actuelles.

Paris aurait pu jouer des heures sans trouver l'ouverture

C'est donc avec la peur au ventre, la peur de mal faire, que le PSG a déjoué contre Nice. Malgré une réelle volonté offensive avec le quatuor Pauleta-Fiorèse-Boskovic-Reinaldo. Une bonne volonté évidente. Un manque de ballon tout aussi patent. Paris aurait pu jouer des heures sans trouver l'ouverture. Un comble face à des Niçois à l'effectif encore plus modeste. Pourtant, le capitaine Déhu, au coeur du match, a rassemblé ses coéquipiers pour les remobiliser, les galvaniser. Mais il aurait fallu surtout un coup de pouce du destin. Un coup de théâtre, ou tout simplement un coup de pied arrêté. Le public y croit à la 67 e , quand Fiorèse s'écroule dans la surface. Mais la faute, discutable, a eu lieu en dehors de la surface. Trois minutes plus tard, sur un contre parisien, Boskovic place un tir détourné par Gregorini... sur Fiorèse, qui marque, mais est sanctionné pour une position de hors-jeu. Le Parc des Princes gronde. Le PSG semble alors vouloir sortir de sa torpeur. On s'emballe quand Boskovic, tout seul, doit marquer. Oui, c'est sûr, il va marquer. Gregorini sort le grand jeu. Et plonge définitivement Paris dans la tristesse.

Didier ROMAIN
© Le Parisien