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Raisons et sentiments

Nice-Matin, le 26/08/2002 à 08h30

Nice leader du championnat de Ligue 1. Comme un pied de nez à la logique. Pourquoi l'OGCN gagne ? Onze raisons pour tenter d'expliquer ces instants de bonheur...

La fureur de vivre
« Tout ce qui ne tue pas rend plus fort », a dit un jour le philosophe. Cette formule vaut aussi pour un club de football qui, après avoir frôlé la mort, se met à dévorer la vie. Le 30 mai dernier, l'OGCN était plongé dans le coma par une terrible décision de la DNCG. Rétrogradé en National avec perte du statut professionnel, le Gym était condamné. Ses jours étaient comptés. Mais, dans un sursaut ultime, des hommes d'honneur s'alliaient pour sauver le moribond. Le 19 juillet, l'OGCN revenait à la vie. Une véritable résurrection. Et quand on échappe à l'enfer, tout a un goût de paradis. « Le club a retrouvé la joie de vivre », dit Maurice Cohen. On peut le croire sur paroles. Le miraculé se porte comme un charme. Il a redonné un sens à son existence. « On a traversé deux mois difficiles. Maintenant, c'est du bonus. Du bonheur. Tout a de la saveur », affirme José Cobos, capitaine et guide sur le chemin du renouveau.

L'union fait la force
A l'OGCN, le poids des maux (incompétence, querelles, jalousies...) a longtemps écrasé les bonnes volontés. Lors de cette époque (pas si lointaine...), toutes les relations étaient minées. Au sein de la maison ''rouge et noir'' (Société-Association) comme au-dehors (rapports viciés avec la ville). Pour une fois, l'union sacrée a été signée. C'est d'ailleurs ce pacte qui a évité la disparition pure et simple du Gym. « Aujourd'hui, tout le monde tire dans le même sens », se réjouit Maurice Cohen, fédérateur de bonnes intentions. Bref, les épreuves auront cimenté la ville à son club. Tout Nice est maintenant derrière le Gym. Et cette solidarité anime tous les étages. Des bureaux aux vestiaires. La force vient aussi de là.

Un groupe, une âme...
« Ce groupe a une âme ». C'est là une citation de José Cobos. Une fierté, également. Personne n'oubliera le geste des joueurs qui, par un soir très noir, décidèrent de renoncer à leur prime de montée en L1. Ils abandonnèrent la bagatelle de 5,3 millions d'euros afin d'alléger les tracas financiers du club. Ceux-là seront montés deux fois. Sur le pré. Et sur le tapis vert. Irréprochables et exemplaires. Liés par les victoires et l'accession, reliés par les souffrances d'une rétrogradation, ces frères d'âme forment aujourd'hui une famille formidable. Soudée. Forte. Prête à affronter les tempêtes du futur. Cette âme, on la retrouve au-dessus d'un onze azuréen qui ne fait qu'un.

Un recrutement dans le vrai
A Nice, le bonheur est dans le prêt. Pas moins de sept joueurs (Grégorini, Abardonado, Barul, Olufade, Bigné, Meslin et Diawara) vivent là un transit qui peut être un tremplin ou un plongeoir. Revanchards, désireux de prouver à leurs patrons lointains qu'ils sont bien plus que des pions que l'on déplace au gré des mouvements, ces combattants de l'utile n'ont rien de ces touristes qui, il n'y a encore pas si longtemps, débarquaient au Gym la paupière lourde et le muscle endormi. A ces prêtés décidés, il faut ajouter les arrivées de Roy et d'Everson, tous deux, ravis de poser leurs valises à Nice. Ces neuf recrues désiraient s'habiller de ''rouge et noir''. Certains seront même allés jusqu'à accepter une réelle baisse de salaire. Bien accueillis par les anciens, ils se sont, tous, fondus sans problème à un groupe cultivant valeurs et vertus. « On est bien ici », souffle, par exemple, un ''Pancho'' Abardonado au regard gorgé de soleil.

Les inspirations de Gernot Rohr
Il ne perd jamais son calme. Et rarement son sourire. Depuis qu'il a pris les choses en mains, l'OGCN prend son pied. Rassembleur de joueurs durant une intersaison aussi mouvementée qu'angoissante, Gernot Rohr est aujourd'hui l'architecte du jeu niçois. Et ses plans tiennent debout. Son 3-5-2 qui, à l'origine, fit pourtant grincer bien des dents, est maintenant admis de tous. Le onze est bien monté. Bien assemblé. Bien équilibré. « L'équipe semble à l'aise dans ce système. De plus, elle bénéficie d'une souplesse tactique très intéressante. Les joueurs s'adaptent vite et bien au schéma et à celui de l'adversaire », note le coach qui, jamais, ne tire la couverture à lui. Pourtant, il pourrait se vanter d'avoir fait réussi son recrutement. Parce que c'est lui qui a choisi. Lui qui a tenté le coup Diawara. Lui qui a réclamé ''Poussin'' Meslin à grands cris. Lui qui a fait son marché avec un portefeuille sonnant creux. « Je n'ai demandé que des garçons que je connaissais. Je ne pouvais pas me tromper », se contente-t-il de souffler face au vent des louanges. Les fleurs couvrent aussi ses adjoints dont Bernard Ginez, chargé de l'épineux dossier de la préparation physique. Malgré les retards dus au feuilleton de l'été et l'urgence du stage, les ''rouge et noir'' se battent, galopent et combattent avec une fraîcheur étonnante. Quand la tête va, les jambes suivent. Ce sont les docteurs qui le disent...

Qualité et plaisir
Alliant rigueur et audace, discipline et créativité, les Niçois jouent bien. Ils sont séduisants. Réalistes. Efficaces. « Il y a de la qualité. De la maîtrise technique, mais aussi du volume athlétique. Sur le banc, je me régale », note Gernot Rohr. Sur le terrain, ça pétille. Les "rouge et noir" prennent du plaisir. Ça se sent. Ça se voit. « Quand les onze joueurs sont concernés par les tâches offensives et défensives, c'est tout de suite plus facile. Par ailleurs, on ne fait pas ce qu'on ne sait pas faire. On donne dans la simplicité. Et ça nous va bien... », explique Eric Roy. Et au foot, faire simple est une preuve d'intelligence. De lucidité. Il faut aussi avouer que l'OGCN évolue sans pression. Sans tension. Dans un rôle constant d'outsider qui libère les esprits et les initiatives. Les joueurs sont délivrés, décomplexés. Ils peuvent oser, provoquer. La France du football les voit à la trappe en fin de saison. Eux ont ciblé l'opération maintien. Ils ont tant à gagner...

L'envie devant soi
Lorsque l'on demande à ''Poussin'' Meslin pourquoi Nice marche, il a la réponse courte et fusante comme une frappe dont il a le secret. « Parce qu'on a une énorme envie ! » Le mot est lâché. La motivation est clamée. « Beaucoup d'équipes nous sont supérieures, mais pas une n'aura plus envie que nous ! », confirme un Eric Roy enthousiaste comme un gamin de vingt piges. A bientôt 35 balais... Si le Gym a une âme, il a aussi un cœur. Qui tambourine au rythme d'un championnat jusque-là doré sur tranches. La réaction des Aiglons après le but des Montpelliérains, samedi, démontre cette flamme qui brûle en chacun et illumine la route commune.

Kaba et les siens
Cinq buts en quatre rencontres. En ce début de saison, Kaba Diawara aura marqué aussi les esprits. Opportuniste, efficace, doté d'un sens aigu du jeu et du but, le Toulonnais a ensoleillé les espoirs niçois. Rohr a déjà gagné son pari. Lui est en passe de remporter son défi. Il s'entend avec Meslin. S'accorde avec Ayeli. Et déguste le moindre grain de caviar qui traîne à sa portée. Ça tombe bien. Les passeurs ne manquent pas. Parce qu'à Nice, on est généreux. On donne, on offre. Et on exulte avec le buteur. Avec dix buts marqués, l'OGCN est, actuellement, la deuxième attaque de L1. Derrière Lyon (14) et ses tueurs d'illusions que sont Anderson, Govou, Luyindula et tous les autres... « Lors de toutes les rencontres, nous avons inscrit au moins un but suite à un coup de pied arrêté. Ça débloque une rencontre ou une situation... », analyse Gernot Rohr qui sait aussi que la défense n'a cédé qu'à trois reprises. Une autre satisfaction.

Les pieds sur terre
« Nous sommes leaders par accident. Tout ceci est éphémère. Nous en avons, tous, bien conscience. Nous allons juste tenter de faire durer le plaisir le plus longtemps possible », glisse Gernot Rohr les pieds bien collés à la terre des réalités. Les Niçois sont à l'abri de l'allumette qui met le feu aux neurones et aux ambitions. Ils savourent cette place sur le toit du classement. Ils profitent de la vue. Mais ils ne devraient pas souffrir du vertige des sommets. Parce qu'ils savent bien qu'il leur faudra redescendre un jour de cet Everest conquis. « Il faut dire à ceux qui l'ignorent que l'on ne joue pas le titre », se marre José Cobos. Comme lui, tous les siens ont un ego de taille normale. Le cigare ? Connaît pas ! « Nous avons joué trois fois sur quatre à la maison. Il ne faut l'oublier », souligne Gernot Rohr, le raisonnable. « Les gros ne sont pas chauds... », pense, tout haut, Kaba Diawara dont les espoirs ne sont pas pour autant maigrelets. A ce jour, l'OGCN a croisé Le Havre, Strasbourg, Lille et Montpellier. Bref, aucun monstre sacré... Avec un voyage à Paris, samedi, et la réception de l'OM, le mercredi 11 septembre, on en saura un peu plus sur les forces et les failles de ce Gym tonique et enivrant.

Le sans faute de Maurice Cohen
Aujourd'hui, à l'OGCN, le président préside, l'entraineur entraîne et les joueurs jouent. Si bizarre que cela puisse paraître, ce ne fut pas toujours le cas. Mais Maurice Cohen n'est pas de ces décideurs mettant leur nez dans la composition de l'équipe ou leur oreille à la porte du vestiaire. Il n'a pas, non plus, déterré la hache de guerre pour couper des têtes qui avaient sacrifié la sienne du temps où il valait mieux déambuler avec un casque... Il ne s'est pas occupé du passé. Seulement du présent. Et du futur. Parce que le ''boss'' a des idées. Des projets. Des rêves. Des appuis. Et des amis. Il a aussi un conseiller (qui ne sera bientôt plus secret) connaissant parfaitement le football et ses hommes. « Il délègue. Il fait confiance. Avec lui, le club avance », affirme Gernot Rohr. Financier sage et averti, Maurice Cohen jongle avec l'un des plus petits budgets de la L1 (15 millions d'euros). Avec une dextérité que n'avaient pas ses prédécesseurs... Lui sert le club. Il ne se sert pas... Et évite les folies qui faillirent bien conduire le Gym à l'asile. Témoin : sa grille des salaires (de 50.000 à 150.000 francs) qui évite les fausses notes et les jalousies de vestiaire. Pour l'instant, les comptes sont bons. Nice a un sponsor maillot (La Maison de la Literie) et une image qui retrouve dignité et crédibilité.

Un douzième homme au Ray
Maurice Cohen loue son comportement. Gernot Rohr se félicite de son soutien. Les joueurs le saluent à l'issue de chaque match. Le public niçois est devenu omniprésent. Incontournable. Lui aussi mérite sa part de succès. Sevré d'élite depuis cinq longues saisons, il rattrape le temps perdu. Se goinfre de sensations fortes et d'émotions violentes. Bruyante et colorée, l'ambiance est à la hauteur de cet avènement en L1. Aujourd'hui, Nice joue à douze. Et si les clubs de supporters sont divers, ils poussent leurs protégés d'une même voix les soirs de match. Le Kop Sud chante et enchante Nice-Nord. Le vieux Ray a retrouvé une seconde jeunesse. Il y a belle lurette que l'OGCN n'avait pas bénéficié d'une telle côte d'amour dans la ville. Et ce n'est pas un amour de vacances. Celui-là passera l'été. C'est sur. Même si toutes ces vérités ne sont que celles du moment.

Philippe CAMPS.
Lundi 26 Aout 2002
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Nice - Lorient : 3-0

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Pts J V N D Diff
 3.    Brest 53 30 15 8 7 +15
 4.    Lille 52 29 14 10 5 +18
 5.    Nice 47 29 13 8 8 +9
 6.    Lens 46 30 13 7 10 +7
 7.    Rennes 42 30 11 9 10 +8



   26e  sam. 16/03 (21h) Lens - Nice : 1 - 3
   27e  dim. 31/03 (15h) Nice - Nantes : 1 - 2
   28e  dim. 07/04 (15h) Reims - Nice : 0 - 0
   30e  ven. 19/04 (21h) Nice - Lorient : 3 - 0
   29e  mer. 24/04 (21h) Marseille - Nice
   31e  dim. 28/04 (15h) Strasbourg - Nice
   33e  ven. 10/05 (21h) Nice - Le Havre


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