Tore Pedersen, le globe trotter

L'international norvégien sera probablement la première recrue de Nice pour la deuxième partie du championnat. Maurice Cohen et Gernot Rohr ont trouvé les arguments pour le séduire. La Côte d'Azur et le football français pourraient faire le reste

Football - Ligue 1 SIGNATURE PROBABLE CE MATIN

« L'entretien avec Tore Pedersen a été très constructif mais rien n'est encore signé. Le joueur a demandé, et je trouve ça complètement normal, quelques heures pour étudier nos propositions et pour s'engager définitivement avec nous. »

Les mots de Gernot Rohr sont néanmoins empreints de confiance. Le coach s'est engagé personnellement dans cette aventure et a beaucoup insisté comme il l'avait fait cet été avec Everson.

« Tore veut ajouter un chapitre à une histoire déjà très riche et il a envie de se greffer sur un groupe performant. Il veut aussi découvrir un autre pays après la Norvège, la Suède, le Danemark, l'Allemagne, l'Angleterre et le Japon. Il me donnera sa réponse définitive dans la matinée d'aujourd'hui mais même si notre proposition est assez modeste, le challenge est excitant pour tout le monde. »

Sans attendre le mercato
Si les deux parties trouvent ce matin un terrain d'entente, le dossier sera immédiatement déposé à la Ligue et Pedersen sera considéré comme joker sans attendre l'ouverture du mercato. « Il faut obtenir la lettre de sortie de Norvège et nous voulons absolument qu'il soit avec nous le 28 décembre pour la reprise et qualifié pour le match de coupe contre Metz », ajoute un Gernot Rohr toujours prévoyant.

Le président Maurice Cohen qui a mené les discussions avec son entraineur était lui aussi ravi de la tournure prise par les événements. « J'ai même tenu à ce qu'on négocie une option d'une année supplémentaire après le mariage de six mois si tout le monde est d'accord. Je veux en effet bâtir sur du long terme et ne pas faire un simple coup avec un mercenaire. Le joueur m'a paru sensible à cette proposition. »

Un temps de réflexion, à la lumière du jour !
Contrairement à ce que l'on pensait dans un premier temps, Tore Pedersen n'est pas venu saluer ses probables futurs équipiers au centre d'entrainement mais a préféré réfléchir calmement en solitaire... et dans la clarté d'un jour ensoleillé, lui qui a l'habitude de vivre à la lumière artificielle tout au long de l'hiver.

De loin, il a aussi aperçu les sommets enneigés des Alpes toutes proches et a compris qu'il pourrait peut-être aller de temps en temps faire un peu de ski, une de ses grandes passions avec le golf. « Je suis handicap 61/2 et très admiratif de Tiger Woods qui m'a un jour offert une de ses balles et de Thomas Levet ! J'espère que j'aurais l'occasion de faire quelques parcours dans le coin. » Encore une recrue de choix pour Francis Camérini et un adversaire de taille pour Romain Pitau !

De 90 à 99, il a enfilé 47 fois le maillot de son pays mais a manqué, pour cause de blessure, la coupe du monde en France. « Un vrai regret car je me faisais une fête de découvrir votre pays lors du plus grand événement mondial en matière de sports. »

Il est aussi passé dans de nombreux clubs alors qu'il n'a pas l'âme vagabonde. « Je suis souvent tombé à la mauvaise place au mauvais moment. J'ai même failli venir à Cannes en 95 avant de signer au dernier moment à Blackburn. Je me suis aussi renseigné sur le coin auprès de mon copain Riise, l'ancien Monégasque qui ne m'a fait que des compliments et de Johnny Ekstroem qui a marqué quelques buts avec Monaco et Cannes. Et comme on vient du monde entier sur la Côte, je n'ai aucun doute sur la qualité de ma destination. »

Monsieur Sérénité !
Tore Pedersen est un joueur mentalement costaud selon Rohr. Toujours en situation d'équilibre, toujours très concentré, toujours positif. « Un vrai bonheur pour un club et pour un entraineur. Pour moi, c'est Monsieur Sérénité ! »

Deux joueurs du championnat peuvent aussi en parler en bien : Sébastien Pérez et Patrick Valéry qu'il a côtoyé en Angleterre. « Je sais déjà qu'il y a un match contre Marseille en janvier et que je pourrais éventuellement retrouver le premier au Vélodrome. »

Dans sa tête, Tore est déjà en rouge et noir.

Yves MERENS
Mercredi 18 Decembre 2002
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