Discipline !

En perte de vitesse depuis le 20 janvier et son succès contre Nancy, l’OGC Nice doit se reprendre dimanche à Saint-Etienne. Frédéric Antonetti souhaite un retour rapide des valeurs du début de saison.

Florent Balmont peut aujourd’hui méditer ces mots de Beaumarchais pour se rassurer, espérant que Frédéric Antonetti l’appliquera à son tour : « La colère chez les bons cœurs n'est qu'un besoin pressant de pardonner ! » Nice est sixième avant de se rendre à Saint-Etienne. Et pourtant, il flotte au-dessus du Ray comme une odeur de poudre. Là où il y a un an le club se débattait pour le maintien, voilà que les Rouge et Noir s’agitent de peur de retomber dans la deuxième moitié de classement en cas de résultats défavorables en fin de semaine. Il aura suffi d’une nouvelle colère bien filmée de Frédéric Antonetti envers un de ses joueurs, Florent Balmont, pour que les fantômes d’un passé encore frais reviennent hanter le club. Après Marama Vahirua la saison passée à Lorient, Balmont a provoqué la colère publique de son entraîneur. Pour le joueur, l’incident est clos. Mais il est révélateur de la petite tempête qui s’est installée sur la Côte d’Azur.

Face à Auxerre, Nice a « ressuscité les morts » du camp d’en face selon Antonetti, permettant à l’AJA de l’emporter et de revenir à trois longueurs des Aiglons. Ce qui agace l’entraîneur niçois, c’est que depuis le scintillant succès face à Nancy le 20 janvier, son équipe ne gagne plus. Deux nuls à Rennes et à Toulouse n’avaient rien de choquants. Mais le revers à Angers en Coupe de France suivi d’une défaite à domicile face à Marseille ont montré que quelque chose ne marchait plus aussi bien, même si l’OM a surtout battu l’OGCN sur le plan du réalisme. Mais contre Auxerre, après le nul réussi à Lens, Antonetti a noté qu’il y avait eu un changement d’attitude dans son équipe. Et ça, il n’apprécie pas !

Pour le coach niçois, la force de son équipe jusqu’ici résidait dans sa grande solidarité et dans son implication. Alors que tout le monde doutait de sa capacité à passer l’écueil de la CAN (départs de Kanté, Apam, Koné, Diakité et Job), la réussite initiale du club contre l’ASNL malgré ces cinq départs a peut-être laissé penser à certains que tout était déjà dans la poche pour cette saison. Or, rien n’est encore fait. Si le maintien est quasiment assuré, les Aiglons, s’ils veulent grandir, doivent rester dans ce premier tiers du classement. Pour y parvenir, Antonetti a décidé après sa colère contre Balmont, coupable d’avoir discuté avec l’arbitre sur l’action précédant un but auxerrois, de généraliser son coup de gueule à l’ensemble de l’équipe. Antonetti rappellera donc cette semaine à ses joueurs, sans doute avec un ton plus pondéré et moins de passion mais aussi avec des statistiques et des faits éloquents et indiscutables, que le talent n’est rien sans discipline et concentration. A Saint-Etienne, dans un match toujours chaud entre les deux équipes, les Niçois devront avoir retenu la leçon du patron. Pour éviter une nouvelle éruption du volcan.

Olivier DE LOS BUEIS
Football365