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OM-OGCN dans le camp des supporters

Nice-Matin, le 30/01/2003 à 08h38

L'écharpe rouge et noire m'a donné le droit de partager la soirée marseillaise des supporters du Gym dans leur tribune, injures et projectiles compris

« Match à haut risque », dans la bouche d'un supporter rompu aux déplacements les plus hasardeux, l'avertissement prend tout son sens. Mais la mise en garde révèle aussi tout l'intérêt de suivre les troupes niçoises dans « l'adversité », sur les terres marseillaises.

Et les derniers affrontements lors de la rencontre avec le PSG ont rappelé que tout pouvait basculer très vite.

Je suis donc entré, le temps d'un déplacement, dans la peau d'un membre du Club des supporters. Jean-Marie Gasparini, le président de ce groupe a joué le jeu très sportivement, sans a priori et sans rien dissimuler.

Equipé de la fameuse écharpe rouge et noire, j'ai donc pris l'un des dix-huit bus spécialement affrétés, histoire de suivre, pas à pas, le millier de Niçois qui avaient rendez-vous au Vélodrome.

Départ à 14 heures

La petite armada de quatre bus du club des supporters s'ébroue et il est temps de partir car un premier rendez-vous est prévu sur l'aire de Peypin.

A bord, l'ambiance est particulièrement calme. Sans les oriflammes en rouge et noir, on pourrait croire qu'il s'agit d'un groupe de touristes en goguette. A l'intérieur on parle foot évidemment, mais pas plus que dans certains bars ou salons de coiffure.

Pas de manifestation, pas de cri, pas de chant, pas de bouteille. Un seul frémissement viendra interrompre le trajet pour demander un arrêt minute.

Tous à Peypin à 16 h 30

Le bus commence à gronder gentiment à l'arrivée obligatoire sur l'aire de Peypin. Le déploiement policiers-gendarmes-CRS est déjà impressionnant. Après les « Hou ! ! ! ! » folkloriques quelqu'un rectifie : « Heureusement qu'ils sont là ! ».

Le convoi se forme alors en alternance : un bus de supporter et un fourgon de CRS. Tout le trajet est sécurisé, encadré par des motards, avec des barrages de policiers aux carrefours à la sortie de l'autoroute.

Le poids du dispositif « renforcé » met en condition. La tension monte à l'approche du stade comme si l'on entrait en territoire ennemi.

17 h 30 : arrivée à Chanot

Les bus niçois rejoignent un « no man's land » sécurisé : une aile du parc Chanot toute proche du Vélodrome. Pas d'autre choix que d'entrer dans un hangar pour passer la fouille corporelle. Décor tout gris. Ambiance carcérale. « Comme des bêtes ! », lance un supporter. Après une palpation approfondie il faut encore attendre derrière un sas qui s'ouvre directement sur le stade.

18 h 15 : arrivée à la tribune

Partout des barrières, le lieu est clos, très gardé, et donne directement accès à la tribune Ganay. Ce sera la zone « protégée » réservée aux mille Niçois

Le haut de la tribune est interdit, pour éviter les projectiles. Mais personne n'y croit. D'ailleurs les tirs seront immédiatement déclenchés par les Marseillais depuis les « populaires » proches. Une bande d'une vingtaine d'énergumènes déclenche le bombardement.

Pierres de bonne taille, morceaux de carreau, billes, grosses piles, plaques de métal, paire de ciseaux passent au-dessus du filet de protection. Parmi les projectiles certains ont même vu des canifs, lames ouvertes.

Les Niçois encaissent. Ils ramassent, mettent dans la poche ou parfois excédés relancent.

Ce n'est qu'au bout d'une heure de salves, qu'un cordon de policiers finira par faire reculer les « grenadiers » marseillais.

Sur les gradins niçois, tout le monde est tendu. D'ailleurs les tirs finiront par faire trois blessés légers heureusement. Un stadier marseillais sera également atteint lors d'un échange de projectile.

Le mistral glace les os et le début du match est encore loin. Mais les supporters ont déjà formé les rangs. Les plus engagés sont au contact et les placides ont investi le haut de la tribune. Logiquement la pyramide des âges est respectée.

Un supporter haut comme trois pommes m'a repéré à la buvette : « Et toi, tu es Club des supporters ou BSN ? ». Mais je crois que ma réponse ne l'a pas convaincu.

J'admire son jeune courage. Car pour accepter de rester embastillé pendant pratiquement six heures dans un tel enclos aux quatre vents et sous les tirs tendus, il faut vraiment une passion puissante.

23 heures : fin du match

Les Niçois ont encaissé assez sportivement la défaite de mardi soir. Au coup de sifflet, juste avant 23 heures, le calme régnait lorsque les CRS ont posément bloqué l'unique sortie réservée aux Niçois. Il fallait attendre que le stade se vide.

Une heure plus tard, les bus ont pu repartir, toujours sous escorte et en suivant un itinéraire très surveillé. D'ailleurs quelques groupes, quelques voitures, bien encadrées, attendaient. Mais tout était sous contrôle, même les ponts jusqu'au péage.

Après cette barrière, les bus étaient lâchés. Et à ce moment-là, une pointe d'inquiétude a surgi. Et la consigne est tombée : « S'il se passe... »

Mais le bus numéro 4 est arrivé à bon port, à 2 h 30 sur la place Saint-Roch. Il a bercé doucement ses passagers qui n'ont cessé d'évoquer d'autres nuits et d'autres matchs.

Rémy DONCARLI.
Jeudi 30 Janvier 2003
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