L'OM, la tête et les jambes

En s'imposant mercredi à Nice (2-0), avec la manière, Marseille s'est assuré de conserver la première place à trois journées de la fin du Championnat. Grâce à deux buts de Niang et Brandao, les Olympiens ont empoché leur septième succès d'affilée à l'extérieur. Le titre se rapproche.

NICE - MARSEILLE : 0-2
Buts : Niang (26e) et Brandao (60e).

Et si Marseille gagnait le Championnat au mental... Après son match nul concédé il y a dix jours au Vélodrome contre Toulouse (2-2), le club olympien a redressé la barre, mercredi, en allant s'imposer à Nice sans l'ombre d'un doute (2-0). Au-delà des qualités techniques et collectives affichées par les Marseillais, c'est surtout leur force de caractère qui a impressionné. Car la pression était sur eux au coup d'envoi. Ils l'ont évacuée en l'espace de quelques instants. Quelques minutes à peine qui ont suffi pour deviner l'issue de la soirée. Si grâce à ce succès, le septième d'affilée à l'extérieur, les hommes de Gerets ont fait un pas de plus vers le titre, en attendant mieux ils ont déjà quasiment assuré leur place en Ligue des champions la saison prochaine. Avec huit points d'avance à trois journées du terme sur le Paris-SG, quatrième, il faudrait en effet un véritable concours de circonstances improbable pour les voir perdre l'accessit si précieux. Au vu de leur prestation au stade du Ray, il y a vraiment peu de chances que cela se produise.

Car c'est tout simplement une démonstration que les Phocéens ont réalisée mercredi en terre hostile. Avec Hatem Ben Arfa à la baguette, en lieu et place Karim Ziani, Marseille a créé du jeu d'entée. Certes les occasions se sont fait attendre. Mais le premier tir cadré a finalement été le bon. Après au beau mouvement à l'entrée de la surface, Mamadou Niang a fini le travail d'une frappe croisée (1-0 ; 26e). Dans la foulée, le Gym s'est offert deux opportunités en or, toutes les deux gâchées (27e et 28e). Il n'en fallait pas plus pour conforter les leaders dans leurs certitudes : rien ne semble pouvoir les atteindre, rien en tout cas ne les éloigne de leur objectif. Un changement d'entraîneur annoncé en plein sprint final ? Qu'importe, les joueurs et l'encadrement font bloc. Des blessures à répétition ? Là encore, Eric Gerets trouve la solution. Enfin un adversaire qui s'accroche ? C'est le seul et dernier problème à l'horizon. Mais une chose est sûre : si l'OM affiche une telle sérénité lors des trois prochains matches, il n'a aucune crainte à avoir, il sera champion.

Ben Arfa saisit enfin sa chance

L'action du deuxième but inscrit sur la Côte d'Azur est une nouvelle fois la preuve que cette équipe a du répondant. Sur un corner défensif, la formation olympienne a réussi un modèle de contre-attaque, le genre d'action qui en dit long sur l'état d'esprit et la volonté des joueurs de ne rien lâcher, jusqu'au bout. Suite à une relance rapide à la main de Steve Mandanda, le ballon a navigué de pied en pied avant d'arriver dans ceux de Taiwo côté gauche. Le Nigérian, irréprochable pour son retour à la compétition, a ensuite adressé une merveille de centre pour Brandao, seul au deuxième poteau. Le Brésilien n'en demandait pas tant pour marquer son sixième but de la saison (2-0 : 60e). Et souligner un peu plus son importance considérable dans le système marseillais. Raillé à son arrivée, l'ancien attaquant du Chakhtior Donestk a justifié depuis son recrutement sur le terrain. D'ailleurs les moqueries ont cessé depuis longtemps, son orgueil et ses qualités mentales n'y sont pas étrangers.

Autre élément qui a su se contenir, Hatem Ben Arfa a été récompensé mercredi. Titularisé par son entraîneur, sans doute le seul qui le comprend, l'ancien Lyonnais a répondu présent. Malgré quelques mauvais choix et du déchet, inévitable lorsqu'on tente autant, le joueur est sorti du terrain dans les arrêts de jeu, le sourire aux lèvres et félicité chaleureusement par son coach. A Marseille, aucun orage ne pointe à l'horizon, c'est de saison. Le moral est au beau fixe, mais est-ce la bonne saison ?

Hugues SIONIS
Eurosport