Quand Nice positive

Un long ballon millimétré de Ciechelski, une seconde d'hésitation, un petit lob de Fauconnier... Ainsi va le foot. En deux coups de cuillère à pot, le Havre a réduit à néant la quantité d'effort déployée par le Gym pour ses retrouvailles avec l'élite.

Mais les hommes de Gernot Rohr n'ont pas tout perdu. Ils ont même reçu la confirmation de ce que l'on pressentait, cette formidable responsabilité qui leur incombe. Entendre et voir un stade scander « Allez Nice » après la défaite, il fallait être au Ray pour le croire. Des scènes qui s'adressent toujours à l'être aimé et miraculé. Trois points de perdus ne changent rien à l'histoire. Un indicible courant de sympathie s'est emparé de la ville pour son « Gym ». Une vague de chaleur à préserver et choyer à tout prix. « On se battra comme des affamés s'il le faut, mais on se maintiendra », promet le président Maurice Cohen. Un message que les Aiglons devront s'employer à concrétiser, dès samedi contre Strasbourg au Ray. Car ce calendrier que d'aucuns redoutaient, pour une équipe en manque logique de repères, place en effet les Aiglons le dos au mur. Ne pas sortir bredouilles de la réception de deux présumés « modestes » du championnat est une nécessité.

Gernot Rohr va-t-il retoucher à ses batteries ? Placé pour la première fois, le trident défensif Pamarot-Varrault-Abardonado (ce dernier évoluant en couverture) n'a pas convaincu. « Derrière, on manque de vitesse, c'est un fait avéré », analyse l'entraineur.

C'est précisément pour ne pas s'exposer à la vitesse havraise et aux automatismes du duo LeTallec-Sinama-Pongolle que le coach avait renoncé à la défense en ligne, marque de fabrique exclusive du Gym la saison passée.

Bigné candidat
Abardonado, milieu défensif de vocation, n'ayant que peu joué en défense centrale avec Lorient, a eu du mal à se situer. Il serait injuste de lui jeter la pierre. L'OGCN ne possède dans son effectif qu'un seul libéro expérimenté, José Cobos. Touché aux adducteurs, il reprendra l'entrainement collectif mardi. L'an passé, Salvioni préférait ajouter le vif Angan aux côtés de Pamarot, ou Cobos. Une alternative qui ne se pose plus, depuis le départ confirmé de l'Ivoirien à Sturm Graz. Le Gym va donc devoir dénicher la meilleure solution. Noe Pamarot, gêné par son orteil fissuré, a du serrer les dents... « Je pensais à cette rencontre depuis longtemps et c'est vrai que j'aurais préféré être à 100 % », enrageait le grand Noe. Eric Roy, qui doit signer demain, est « tout à fait capable » , rappelle Gernot Rohr, d'évoluer en défense centrale.

Autre sujet d'interrogation, celui de la transmission entre les lignes. Même s'il est encore à court de rythme, la rentrée d'un « tripoteur de ballon » comme Aulanier, à l'heure de jeu, a fait grand bien. Yoann Bigné, qui a couru normalement hier matin, lors du décrassage, fait aussi partie des candidats sérieux à une rentrée. Pablo Rodriguez est resté au repos hier. L' Argentin se ressent de la blessure au pied contractée en première période.

Un dilemme, « Pablito » : toujours très précieux sur les coups de pied arrêtés, il aurait pu peser davantage. Son avis sur la Ligue 1 illustre bien le petit hold-up normand... « En L2, quand un attaquant se procure une occasion, il y a une chance sur deux pour qu'il la rate. En L1, c'est une chance sur cinq ».

« Je pense aussi que l'on a été trop respectueux en première mi-temps », note Rodriguez. « Les faits ont montré que lorsqu'on s'est mis à oser, à prendre des risques individuels, Le Havre s'est trouvé en difficulté. Il faut oublier les complexes ».

Après un lundi décrèté jour de repos, les Aiglons reprendront le travail demain matin à Charles-Ehrmann. Avec un seul objectif, cette fois, la victoire sur l'Alsace... « Tous les matches sont importants. Le premier était encourageant. Avec une semaine supplémentaire, le deuxième sera encore mieux », positive Gernot Rohr.

Les Aiglons sont mis dans l'obligation d'apprendre vite. Mais ça, on le savait déjà...

François PATURLE.
Lundi 05 Aout 2002
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