Nice : un succès princier

S'il y en a un qui a du sourire hier soir, devant son petit écran, c'est sans doute Paul Le Guen... Car sur le coup de 22 h 45 lorsque le derby du Sud a livré son vainqueur - certes pas celui qu'on croyait - le Lyonnais n'a pu que se frotter les mains.

A Monaco, stade Louis II, OGC Nioce bat Monaco 1 à 0 (0-0). 18000 spectateurs. Temps frais. Pelouse correcte.
Arbitre. - M. Garibian.
But. - Nice : Diawara (78e)
Avertissements. - Monaco : Marquez (16e); Nice : Traore (36e), Varrault (51e).

AS Monaco. - Roma - Evra, Squillaci, Rodriguez, Cubilier (puis El-Fakiri 88e) - Rothen, Bernardi (puis Gallardo 81e), Marquez, Giuly - Nonda, Prso (puis Camara 72e). Entraineur : Didier Deschamps.

OGC Nice. - Gregorini - Pamarot (puis Barul 60e), Abardonado, Cobos, Traore, Varrault - Everson, Roy, Pitau, Bigné (puis Bakari 90e) - Cherrad (puis Diawara 65e). Entraineur : Gernot Rohr


Voilà l'OL en tête du championnat après deux défaites à domicile des leaders de l'avant-veille.

Voilà Nice qui prend trois points au Louis-II et se retrouve désormais huitième.

Allez comprendre après ça quelque chose au football...

Ce que l'on a compris tout de suite hier, en revanche, c'est que les Niçois n'étaient pas venus jouer les touristes en Principauté. Pour ce déplacement en terrain miné - vu l'artillerie lourde offensive dont est généreusement dotée l'ASM - Gernot Rohr avait décidé de bâtir une véritable « Ligne Maginot » devant le but Gregorini. Ainsi, Traore venait renfocer l'axe de la défense, se muant en un deuxième stoppeur au côté d'Abardonado pour entourer Cobos, Sammy se chargeant du marquage de Prso tandis que Pancho se collait aux basques de Nonda.

Ce triumvirat était doublé quelques mètres en amont par un deuxième rideau composé de Pamarot - Roy - Varrault ! Autant dire qu'aligné en 3 - 3 - 3 - 1, le Gym s'avançait avec la plus extrême prudence dans ce derby, Cherrad constituant la seule pointe tandis que Diawara regardait tout cela du banc.

En face, Deschamps s'en tenait à son schéma habituel, sans surprise, Giuly et ses camarades appliquant leur 4 - 4 - 2.

Fermé à double tour, l'accès à la surface de réparation niçoise ne laissait guère de lattitude ni d'espoir aux Monégasques : pas le moindre espace à mettre sous le crampon...

Un coup-franc de Rothen bien repoussé par Gregorini. Une déviation du néo-international à destination de la tête de Prso, contré, son ballon étant néanmoins repris hors cadre par Giuly qui arrivait comme une fusée : tout cela n'était guère réjouissant.

Evidemment, l'efficacité défensive du dispositif niçois avait son revers : après 20 minutes de jeu, on n'avait pas vu le quart de la moitié d'une occasion des jaune et noir, Cherrad jouant souvent à la limite du hors-jeu.

Contrariés dans leur avancée, les joueurs de Deschamps alternaient jeu court dans les pieds de Nonda ou long vers la tête de Prso, mais rien n'y faisait. Au terme de la demi-heure, on ne s'était guère enthousiasmé, les duels prenant le pas sur le jeu. L'ASM se montrait parfaitement incapable de prendre en défaut la compacité du bloc instauré par Rohr.

A la 39e, on relevait à peine le nez de notre pupitre, suite à un rush de Ludovic Giuly, côté droit dans la surface niçoise. Le capitaine monégasque remisait ras de tere en retrait pour Nonda, mais le Congolais dévissait sa frappe.

Une action bien emmenée : l'une des trops rares exceptions en cette première période, souvent hachée par les fautes.

Annoncé comme un derby de feu, ce Monaco - Nice n'était jusque-là guère fumant...

La patte magique de Diawara
La deuxième période reprenait sur les mêmes bases. Peu de jeu mais beaucoup de pieds hachant menu les intentions, de part et d'autre. Le Gym tenait la distance physiquement et Monaco butait avec une régularité méthodique sur la digue jaune, comme autant de vaguelettes déferlantes quand il aurait fallu une houle furieuse pour battre en brèche ce rocher... niçois !

Un nouveau coup-franc de Rothen obligeait Gregorini à repousser en corner (66e), puis Camara (qui avait remplacé Prso) s'offrait une intrusion dans la surface mais enlevait trop son tir (73e). C'était bien peu pour une équipe de princes prétendant à la couronne de France.

Au contraire, Nice s'enhardissait et venait même titiller le grand Flavio dans sa surface. C'était annonciateur d'un renversement de scénario hallucinant...

A la 78e minute, après un rush de Bigné avorté, les Niçois récupéraient le ballon à 25 mètres de la surface. Pitau, légèrement désaxé sur la gauche lançait Diawara (ayant remplacé Cherrad à la 65e) plein axe, lequel piquait intelligemment son ballon pour le mettre hors de portée de Roma dans l'angle droit du but !

Un véritable coup de poignard pour cette équipe monégasque qui avait travaillé - en vain - pendant la totalité du match.

Vexés, les Monégasques se ruaient à l'abordage mais comme souvent en pareille circonstance, tout cela était bien trop précipité et ni Nonda, ni Camara ne parvenaient finalement à sauver les leurs de l'affront !

Christophe DEPIOT
Lundi 07 Avril 2003
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