Puel : « Bâtir, petit à petit »

Claude Puel n'a pas eu peur de le dire, jeudi lors de sa présentation. Le nouvel entraîneur de Nice, qui a signé pour trois ans, a rejoint le Gym avec l'ambition de le mener jusqu'en Ligue des champions.

Les mots ont eu un peu de mal à sortir. Un an après son départ forcé de Lyon, où il a joué durant trois saisons le haut du tableau, Claude Puel ne voulait surtout pas paraître trop présomptueux, jeudi lors de sa présentation officielle comme nouvel entraîneur de l'OGC Nice. Pourtant au dernier moment, il n'a pas pu résister à la tentation. Car ambitieux, l'ancien coach de l'OL le sera toujours. Oui, il a rejoint le Gym avec le fervent désir de faire «progresser» et «grandir» le club. Non, il n'est pas là question de continuer à «vivoter» et de se contenter de la lutte pour le maintien «année après année». Oui, l'objectif à moyen terme est de viser une place européenne. «L'OGC Nice a le potentiel pour jouer dans plusieurs saisons l'Europa League et pourquoi pas la Ligue des champions», a-t-il déclaré. La phrase est lâchée. Elle va faire beaucoup parler.

Car au sortir d'une saison difficile, le club azuréen n'a sauvé sa place en Ligue 1 qu'à la dernière journée. Pourtant, Puel se montre persuadé qu'il est possible de viser bien plus haut. En s'appuyant notamment sur les jeunes du centre de formation, récents vainqueurs de la Coupe Gambardella, le technicien compte reproduire le même travail qu'à Lille et Lyon. «Partout où je suis passé, les jeunes comptaient beaucoup pour moi. Ils constituent le vivier du club, leur éclosion demande un travail très particulier, entre patience et exigence, a-t-il expliqué. Même à Lyon, dans un club confirmé, certains jeunes sont devenus des titulaires en puissance. C'est une grande satisfaction». L'autre énorme atout de Nice, c'est la livraison prochaine de son nouveau stade. «Il fait partie de la progression d'un club. Je me suis battu pendant six ans pour celui de Lille. Savoir que celui de Nice sera là dans un an, c'est déjà énorme, a-t-il poursuivi. C'est aussi la preuve de l'envie de la Ville. Ça montre aussi à quel niveau il faut porter le club pour l'honorer».

«Tant mieux si ma venue suscite des ondes positives»
Contacté jusqu'au dernier moment par un club anglais et un autre «jouant l'Europe», Puel sait néanmoins l'ampleur de la tâche qui l'attend. C'est pourquoi il a signé un contrat de trois ans. «Il va y avoir des beaux moments, des plus difficiles, a-t-il prévenu. Mais si le public continue de répondre de cette manière, ça peut donner quelque chose de super. (...) C'est un club avec un potentiel qu'il faut aujourd'hui réveiller. Tant mieux si ma venue suscite des ondes positives. J'espère qu'elle engendrera surtout de l'ambition, mesurée. Que tout le monde sera derrière l'équipe, encore». Séduit «en premier lieu» par le discours «lucide» du président Rivère, Puel a retrouvé enfin «le gros challenge» qu'il espérait. «Ses mots m'ont conforté dans l'envie de m'investir dans ce projet sur plusieurs années, a-t-il conclu. Bâtir, petit à petit», tel semble être son éternel cheval de bataille.

Letizi entraîneur des gardiens
Claude Puel n'arrive pas seul puisqu'il a décidé de s'entourer de Lionel Letizi, qui sera en charge des gardiens. L'ancien portier niçois, à la retraite depuis un an, succède à Bruno Valencony à ce poste. Il a aussi signé pour trois ans. Pour le reste de son staff, «rien n'est encore arrêté, a-t-il précisé. Des décisions vont être prises dans les prochains jours, les prochaines semaines».