Pied, c'est le moment ou jamais

Formé à Lyon, Jérémy Pied a fini par migrer vers Nice fin août. Sous les ordres de Claude Puel, l'attaquant espère faire décoller sa carrière au sein d'un club où il se sent parfaitement bien intégré. A lui désormais de marcher sur les traces de Rémy et Mounier.

Il aurait rêvé de meilleurs débuts, c'est certain. Pour sa première titularisation dimanche dernier à Bordeaux (1-1), le Niçois Jérémy Pied n'a pu savourer qu'à peine onze minutes de jeu. Sur un tacle, l'attaquant s'est blessé et a été aussitôt remplacé. Verdict : lésion musculaire aux ischio-jambiers. Il sait qu'il n'aurait pas dû jouer ce match alors forcément il s'en veut un peu. «J'ai trop forcé sur la machine», reconnaît-il. Fatigué par plusieurs aller-retours entre Lyon et Nice pour boucler son transfert, l'ancien Lyonnais avait déjà ressenti des douleurs prémonitoires la veille du match. Mais il a tenu à jouer et a pris le risque. Pari perdu. «Heureusement, la trêve va me permettre de récupérer. Pour un premier match, j'ai eu un excès d'envie. J'aurais mieux fait de rester sur le banc ou à la maison.»

«C'est un club très familial, avec beaucoup de chaleur humaine dans les bureaux comme autour du terrain et dans la ville.»

Mais la tentation était trop belle. A peine transféré à Nice, il a voulu prouver ce dont il était capable et renvoyer la monnaie de la pièce à un club et une ville qui l'ont particulièrement bien accueilli. «Du coup, j'ai l'impression de connaître tout le monde depuis longtemps, explique le joueur, qui a choisi de chanter du Polnareff («On ira tous au paradis») lors de son bizutage. C'est un club très familial, avec beaucoup de chaleur humaine dans les bureaux comme autour du terrain et dans la ville. On ressent la passion des supporters, qui sont de vrais fans de foot. Les gens reconnaissent les joueurs dans la rue.» A 23 ans, il sait qu'il est à un tournant. Il espère d'ailleurs marcher sur les traces de Rémy et Mounier, deux anciens Lyonnais qui ont fait décoller leur carrière en passant par le Gym.

Il s'est fixé sept buts

A Nice, en plus d'avoir retrouvé Kolodziejczak, Delle et Bauthéac, Jérémy Pied est cornaqué par un entraîneur, Claude Puel, qui le connait bien mais qui n'a pas toujours été tendre avec la jeunesse. «A Lyon, il aimait insister sur nos points négatifs. Avec le recul, on se rend compte que c'était pour nous faire progresser. C'était de bons conseils.» Sous les ordres et directives du capitaine Puel, Pied s'est fixé comme objectif d'inscrire un maximum de buts. «Je serais content à partir de sept, précise-t-il. Mais si je dois finir avec zéro but et que Nice termine dixième, je signe tout de suite.» S'il n'est pas un vrai buteur, il se définit plutôt comme «un deuxième attaquant», qui plus est polyvalent car pouvant évoluer aussi bien dans l'axe que sur un côté alors que son poste de prédilection se situe «à droite». «Je dois progresser sur la régularité des matches, et gagner en maturité physique et technique.» Plutôt passeur, Pied mise d'abord sur ses qualités de percussion pour s'imposer au sein des Aiglons, dont l'objectif est d'abord le maintien. Car ils veulent entrer dans leur nouveau stade (prévu en juillet 2013) en Ligue 1. -

David MICHEL
L'Equipe

SOCHAUX LE VOULAIT : « En juin, j'ai refusé d'aller à Sochaux. C'était mon choix et je l'assume. Ce n'était pas la meilleure des opportunités. J'avais envie de reprendre avec Lyon car à l'époque l'entraîneur m'avait dit qu'il comptait sur moi. J'avais envie de reprendre avec Lyon. »