ROHR : « Nous n'avons pas changé »

Avant un rendez-vous avec des Rennais derniers de la classe, l'entraîneur des leaders rappelle que les siens ont gardé valeurs et vertus sans décoller du sol. Une précision bien utile avant ce match des extrêmes

Sourire au coin des lèvres, Gernot Rohr sort le dernier d'un entraînement rythmé.

Toujours affable et dispoible, il aborde une seizième journée de championnat qui s'approche à grands pas.
Le coach niçois en questions,et surtout en réponses.

- Nice-Rennes ?

Le match piège par excellence. Je m'attends à une rencontre très difficile. Nos adversaires sont en manque de points. Ils vont venir au Ray dans l'espoir de faire coup Double. S'offrir la peau du leader et rebondir. Ce serait, pour eux, une belle affaire. Nous serons sur nos gardes.

- Après avoir défié Lens, Lyon, Monaco et Auxerre, vous voilà face au dernier de la classe. La motivation peut-elle être la même ?

Oui et elle le sera. Tous les joueurs sont concernés, concentrés. Déterminés. D'ailleurs, ils parlent de ce match depuis samedi soir. Dans les vestiaires du stade de l'Abbé-Deschamps, ils évoquaient déjà ce défi nouveau. Et tous ont bien conscience que ce ne sera pas une partie de plaisir. De plus, "Bibi" (Bigné) leur a rappelé tout au long de la semaine les qualités du groupe breton et son classement trompeur. Nous sommes à l'abri de tout complexe de supériorité. Mentalement, je sais que mon équipe sera au rendez-vous, Personne ne lâchera. Et malgré les récents résultats, personne n'a versé dans l'euphorie. Non, le Gym n'a pas décollé du sol... Nous n'avons pas changé.

- Comment expliquez-vous les problèmes rennais ?

Je ne les explique pas. Ce n'est pas mon rôle. Ce n'est pas à moi de juger. En revanche, je pense qu'il n'y a pas 19 points et 19 places d'écart entre eux et nous. Il n'y a qu'à jeter un oeil sur leur effectif pour s'en convaincre. Mais c'est le foot. Un jour en haut, un autre en bas. Profitons-en, parce qu'on ne nous fera pas de cadeau. Le mauvais soir, un adversaire n'hésitera pas à nous achever. Alors quand on est bien, il faut être impitoyable ! C'est le sport.

- Pensez vous que les Rennais viennent au Ray pour défendre ?

Non, je ne les vois pas bétonner. D'ailleurs, aucune équipe n'est venue au Ray dans le seul but de défendre. Nous n'avons pas un jeu qui incite le rival à jouer derrière.

- Un mot sur Vahid Halilhodzic ?

Je n'ai guère apprécié ses propos ciblant Philippe Bergeroo lors de sa prise de fonction. Parce que comme lui, Bergeroo avait tout essayé pour faire avancer l'équipe. Ce ne sont pas des choses à dire d'un prédécesseur. Maintenant, Vahid Halilhodzic a prouvé par le passé qu'il était un bon entraîneur. Et un sacré attaquant que j'ai pris, plus d'une fois, en marquage individuel lors de Bordeaux-Nantes engagés.

- Samedi, Nice sera le favori...

C'est vrai, on ne peut pas le nier. Contre Troyes, Montpellier ou même face au Havre, on avait eu cette même étiquette. Chaque fois, ce fut des matchs délicats. Celui-là est à ranger dans cette catégorie...

- Comment s'y prendre ?

En jouant avec nos qualités, nos valeurs, nos vertus. En étant conquérants, solidaires, rigoureux, audacieux, généreux, humbles. Bref, fidèles à nos principes. Lors de chaque sortie, nous sommes obligés d'être au top que ce soit physiquement, techniquement, mentalement ou tactiquement. Mais ça, nous le savons.

- Les derniers mots du coach ?

Mettre le paquet pour Bigné mais aussi pour un certain Meslin.

- L'objectif reste les fameux 42 points du maintien ?

Bien sûr. Lorsque j'entends certains parler du titre de champion d'automne, je prends la mouche. Parce que je n'accorde aucune valeur, même symbolique, à ce titre. Ce qui m'importe, c'est d'atteindre les 42 points. Après, on verra bien...

- Votre pensée actuelle ?

Elle est uniquement tournée vers le rendez-vous avec Rennes. Le reste ne m'intéresse pas. Du moins pas encore...

- Le groupe ?
Il sera sans surprises.


Philippe CAMPS
Vendredi 22 novembre 2002
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