Bellion, le débutant venu de Manchester

Prêté pour six mois par Manchester United au mercato d'hiver, le jeune attaquant niçois David Bellion renaît sur sa Côte d'Azur d'origine, après un parcours singulier outre-Manche, et poursuit dimanche à Marseille pour la 28e journée ses cours accélérés de L1 de football.

De la Ligue 1, ce jeune homme à l'élégance «so british» et à l'élocution si fluide, qui dispute avec le groupe niçois son 9e match de rang depuis le 9 janvier, n'avait que des souvenirs lointains de téléspectateur.

«En quatre ans et demi en Angleterre, je n'en avais jamais enchaîné autant. J'ai dû en disputer trois de suite à Sunderland, deux à MU, c'est tout», se remémore l'ancien international Espoirs qui apprécie de «faire partie d'un tout» désormais.

«En jouant régulièrement, tu te sens vraiment dans l'équipe. A jouer pour elle et avec elle. A emmagasiner de l'expérience, du rythme, de la confiance et de la lucidité. Je me lève avec le sourire pour l'entraînement», explique encore Bellion qui se décrit comme un «jeune vieux» débutant.

Mais il ne regrette pas d'avoir emprunté un si long chemin entre Cannes, son club formateur, et Nice au «groupe surprenant de 'lâche-rien'» prêt à vivre un printemps palpitant avec une finale de Coupe de la ligue au programme.

«Aucune rancoeur»

«Je ne cracherai jamais sur mon parcours. J'ai perdu en temps de jeu mais appris tant de choses aux côtés des plus grands joueurs du monde. Non, je n'éprouve aucune rancoeur. Il y a juste un moment où tu souhaites jouer et progresser», assure l'Aiglon qui, en 2001, avait bondi de la réserve cannoise (CFA2) à Sunderland (Premier League).

Sans avoir beaucoup joué dans ce club du nord de l'Angleterre (1 but en 19 matches entre 2001 et 2003), il signe libre un contrat de quatre ans à MU à la demande d'Alex Ferguson, le manageur général des «Reds Devils» emballé par sa vitesse et sa percussion.

Las, à Old-Trafford, Bellion poursuit surtout sa post-formation à l'ombre des stars mancuniennes (4 buts en 24 apparitions en championnat, 2 buts en C1) et préfère, l'été dernier, le promu West Ham à Nice, sur les conseils de Sir Alex.

«On ne le contrarie pas. Depuis mon retour en France, il m'a téléphoné deux fois, notamment pour me féliciter de mon premier but niçois en quart de finale contre Bordeaux (2-1 a.p.)», dévoile l'attaquant qui a depuis ouvert son compteur-buts en L1 face à l'ASSE et Monaco dans un championnat «trop sous-estimé, un véritable jeu d'échiquier tactique et très technique».

S'il reconnaît avoir «broyé du noir» durant un automne de sous-emploi chez les Hammers (sept apparitions), il ne renie aucun de ses choix passés: «je les referais». Mais David Bellion, dans son élément à l'OGCN, souhaite poursuivre l'aventure après la finale de la Coupe de la Ligue. Frédéric Antonetti, entraîneur soucieux de «continuité et de stabilité», également.

Janine GIANARIA
AFP