Lloris, départ différé

Lloris a tranché, il repart pour une saison à Nice. Auteur d'une saison particulièrement réussie au sein d'un club en proie à de gros doutes sur le plan sportif comme dans le secteur extra-sportif, Hugo Lloris était convoité par un grand nombre de clubs de l'Hexagone ou d'ailleurs. Mais, à l'image du personnage, calme et posé, le footballeur s'est donné le temps de la réflexion et a finalement préféré rester au bercail. L'international espoir a même prolongé d'une saison son bail avec l'OGC Nice.

Inutile de dire que Hugo Lloris est sans doute actuellement le gardien de but le plus recherché sur le marché des transferts. Toutefois, si sa cote n'a pas baissé, loin de là, ses chances de le voir déserter la Côte d'Azur pour partir sous d'autres cieux ont presque été réduites à néant lorsque le jeune portier à accepté de prolonger d'une saison son bail avec le Gym. Voilà désormais l'international espoir français lié aux Aiglons jusqu'en juin 2009. Inutile de dire que cette prolongation arrange toute le monde. En effet, à tout juste 20 ans, et étant donné la capacité du gaillard à progresser rapidement, l'Euro 2008 pourrait être un wagon intéressant à accrocher pour le Niçois.

Si Grégory Coupet et Mickaël Landreau, respectivement n°1 et n°2 en équipe de France paraissent intouchables, le rôle de n°3 semble à la portée de Lloris. S'aventurer dans un autre club avec le danger de se rater et de finir en simple doublure a sans doute pesé dans la balance au moment de choisir... Au stade du Ray, Lloris a la confiance de tout le monde et, celui qui a obligé Damien Grégorini, alors titulaire, à changer d'air, est désormais une pièce-maîtresse au sein d'un groupe qui a longtemps lutté pour le maintien.

Lens doit changer de cap

Le Rouge et Noir, qui a bouclé sa première saison complète en professionnel, rend également un fier service à son club formateur en refusant de partir cet été. Cela laisse désormais une saison complète à Antonetti et consorts pour chercher un remplaçant à l'international espoir et permet également d'être certain de récupérer une indemnité de transfert en juin prochain, lorsque l'Aiglon s'envolera de lui-même vers une autre destination. Doit-on pour autant y voir un manque d'ambition ? Sans doute pas, bien au contraire. Pour un joueur professionnel, et d'autant plus pour un gardien de but, le plus dur est toujours de confirmer après une année faste. En prolongeant à Nice, Hugo Lloris sait qu'il pourra travailler avec la confiance de son staff, de ses coéquipiers et des supporters. Des éléments qui ne peuvent être mis de côté au moment d'entrer en réflexion.

Désormais, ce sont ceux qui espéraient enrôler Lloris qui doivent se replonger dans leurs notes afin de trouver une nouvelle piste. C'est notamment le cas du Racing Club de Lens, qui voyait en le Niçois un remplaçant parfait à Charles Itandje, annoncé partant. Désormais, le titulaire en Sang et Or va-t-il finalement être contraint de rempiler ou la rumeur Vedran Runje va-t-elle prendre de l'ampleur ? Idem du côté de la cité phocéenne. Hugo Lloris faisait partie des joueurs principaux à engager pour offrir une concurrence de choix à Cédric Carrasso. Le Niçois ne sera donc pas le "n°1 bis" qu'espéraient tant José Anigo et Pape Diouf. Ceux-ci devraient par ailleur se tourner vers le Havrais Steve Mandanda, qui correspond le mieux au profil recherché.

Quoi qu'il en soit, sur la promenade des Anglais, on se rejouit ouvertement de ce bras de fer remporté au nez et à la barbe de la féroce concurrence. Pour Maurice Cohen, le président de l'OGCN, il ne fait aucun doute que Lloris "a voulu rendre au club ce qu'il lui a donné."

Alban LAGOUTTE
Football.fr