Nice : l'ambition voilée...

On savait qu'il trouverait la porte de sortie. Gernot Rohr ne se laisse jamais enfermer dans un point d'interrogation.

Il ne se fait pas coincer par une question. Trop fin, trop malin, trop lucide. Restait à entendre son discours. Parce qu'au lendemain de la belle victoire niçoise sur Guingamp (1-0), il ne pouvait plus appuyer ses mots sur la barre symbolique des 42 points synonymes de maintien. Cette fois, le Gym est bel et bien assis dessus.

« Notre objectif maintenant ? C'est Troyes. Pas le chiffre. Comme troisième du championnat... Non, la ville où nous nous rendrons mercredi. Restons raisonnables, réalistes, simples. Regardons match par match. Dans l'espoir, bien sur, de grimper le plus haut possible. Et puis, vu la cadence des relégables, il faudra peut-être un peu plus de 42 points pour être assuré de garder sa place en L1... »

Le tout déclamé avec un petit sourire en coin.

Du Rohr dans le texte. Même si la méthode peut être estampillée Guy Roux. La même flamme d'intelligence éclaire d'ailleurs le regard et la pensée de ces guides inspirés.

Seuls ceux qui ignorent tout de la réflexion ''Rohrienne'' pouvaient imaginer l'Allemand en train de se lâcher. De parler d'Europe ou de disserter sur le titre suprême...

En coulisses, le coach a l'art de calmer le jeu.

Pourtant, tout le monde sait maintenant que l'obsession des 42 points n'est pas un aboutissement.

Juste une étape.

Derrière celle-ci, tous les rêves sont encore permis. Même les plus fous.

Cependant, à treize journées du verdict, la part d'inconnu est encore trop grande pour se laisser griser par le bon air du temps.

« Peut-être pourra-t-on jouer quelque chose au final. Mais quoi ? Personne le sait encore... », souffle l'entraineur comblé par la réaction de ses joueurs après le revers marseillais.

« Quand on se pose des questions, on trouve toujours des réponses le match suivant. Ainsi, on n'a jamais perdu deux fois d'affilée. Là, au-delà du succès, c'est la manière qui m'a fait plaisir », glisse le décideur qui, comme tous les observateurs, aura noté pas mal de points positifs.

« On a pris cette rencontre par le bon bout. Pourtant, on est tombé sur une équipe de Guingamp organisée pour préserver le nul et surtout sur un Le Crom en état de grâce. Jamais depuis le début de la saison, on ne s'était crée autant d'occasions franches.

« C'est toujours bon signe. Bien dans le jeu, dans la circulation du ballon, on les a dominés techniquement mais aussi physiquement en gagnant la majorité des duels. »

Philippe CAMPS.
Lundi 03 Fevrier 2003
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