Frédéric Antonetti : «Ce club m’a fait grandir»

Si l’ultime rencontre de la saison au stade du Ray face au Havre (0-0) n’avait aucun enjeu, elle aura été la dernière de Frédéric Antonetti comme entraîneur de Nice. Un moment de grande émotion pour le coach corse, qui n’a pas souhaité dévoiler le nom de son futur club.

- Comment analysez-vous le match face au Havre. Pour la dernière rencontre de la saison, on pouvait s’attendre à autre chose que ce 0-0…
Je pense que les joueurs ont fait beaucoup d’efforts, notamment en deuxième mi-temps, pour marquer ce but car on aurait aimé terminer par une victoire. Ils n’ont pas réussi. Je crois tout simplement qu’on était au bout du rouleau. Physiquement et psychologiquement. On a eu du mal à finir cette saison. On a 8 blessés et des garçons qui sont vraiment fatigués. Les gars ont beaucoup donné. Ce soir, c’était un match de fin de saison. Je crois qu’on aurait mérité de marquer un but, notamment sur la physionomie de la deuxième mi-temps.

- On vous a senti très ému, notamment face aux supporters…
On ne quitte pas aussi facilement un club où on a passé quatre ans. Quatre belles années avec parfois des difficultés, mais surtout beaucoup de bons moments. Franchement, je crois que je ne réalise pas encore. J’ai l’impression que mardi, je vais retourner à l’entraînement. On a beau se dire que c’est fini, on ne prend pas conscience tout de suite. En quatre années dans ce club, j’ai vécu de grandes émotions et rencontré des personnes très intéressantes. Notamment le président Maurice Cohen qui, au quotidien, fait beaucoup pour l’OGC Nice. Il permet à toutes les composantes du club de bien s’entendre. Et ça, ce n’est pas facile à faire. Je veux aussi remercier le directeur sportif Roger Ricord, qui est un grand professionnel avec qui on s’est toujours bien entendu. J’ai vécu dans un club très familial, où il y a une bonne ambiance, et c’est ce que je souhaite retrouver.

- Pourquoi partir après 4 ans à la tête de l’OGC Nice ?
Sauf si l’on joue tout le temps les premiers rôles ou si l’on bâtit complètement un club comme l’a fait Guy Roux, je crois qu’aujourd’hui, il est très difficile de rester plus de deux ans dans un club. Parce qu’il faut se renouveler. Parce que peut-être qu’au bout d’un moment, le discours ne passe plus de la même manière avec les joueurs… Ce n’est pas simple. Nous, on l’a fait pendant quatre ans. On espérait que le club grandisse en même temps que nous le faisions grandir au niveau sportif. Ca n’a malheureusement pas pu se faire. Il faut simplement espérer que l’OGC Nice retrouve son lustre d’antan.

- Au niveau des résultats, que retiendrez-vous de ces quatre années niçoises ?
On a fait deux fois 8e, on a fait 9e, on a fait une finale, puis une demi-finale de la Coupe de la Ligue. Il y a donc eu de bonnes choses, et même de très belles périodes. Bien sûr, il y a aussi eu des déceptions. Mais je crois que ce club mérite de grandir et j’espère qu’il le fera. En tout cas, je serai toujours ravi de revenir à Nice… et j’espère dans un stade flambant neuf.

- Les regrets ?
Qu’est-ce qui compte dans la vie d’un joueur ou d’un entraîneur ? Bien sûr, les titres c’est important. Mais avec le budget que l’on a, c’est difficile d’espérer des titres. Aujourd’hui, ce que je regrette le plus, c’est de ne pas être allé en finale de la Coupe de la Ligue cette année (NDLR : Nice battu par Vannes en demi-finale) et de ne pas l’avoir gagnée en 2006 contre Nancy. Et je regrette peut-être aussi de ne pas avoir terminé 5e l’année dernière parce que je crois qu’on avait l’équipe pour. On s’est approché vraiment tout près de l’Europe.

- Qu’avez-vous dit à vos joueurs ?
Je leur ai simplement souhaité bonne chance car la vie continue. On va certainement se recroiser sur les terrains. Peut-être même qu’un jour, j’en entraînerai certains à nouveau.

- L’OGC Nice aura donc une place de choix dans votre cœur…
Vous savez, je regarde beaucoup les résultats de mes anciens clubs pour des raisons affectives. Je regarderai beaucoup les résultats de l’OGC Nice pour des raisons identiques. Ce club m’a fait grandir et progresser et c’est un peu grâce à lui si on cite aujourd’hui mon nom pour entraîner des clubs plus «huppés».

- On vous annonce à Rennes. Pouvez-vous confirmer ce soir (samedi) ?
On m’a annoncé à Marseille, on m’a annoncé à Monaco, on m’a annoncé à Rennes. Ca fait plaisir quand on parle beaucoup de vous, mais vous aurez la réponse en temps voulu et je préfère que ce soit le club qui l’annonce.

Fabrice Combes
Sport24