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Galtier : "Je ne suis pas là pour le soleil et la plage

 
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Steph
Dieu le Père
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MessagePosté le: 14 Juil 2021 09:35    Sujet du message: Galtier : "Je ne suis pas là pour le soleil et la plage Répondre en citant

"Je ne suis pas là pour le soleil et la plage": la première interview fleuve de Christophe Galtier depuis son arrivée à l'OGC Nice

Pendant plus d’une heure, le nouvel entraîneur de l'OGC Nice, Christophe Galtier, a exposé sa méthode, ses attentes et son rapport à un club qui lui "a parlé". Avec lui, la feuille de route est tracée.

Entretien réalisé par Philippe Camps, William Humberset et Vincent Menichini

- Coach, racontez-nous la genèse de votre signature à Nice...

Avant toute chose, j’avais en tête ce que représente l’OGC?Nice dans le paysage du football français, son histoire, ses infrastructures, son stade magnifique pour jouer des matchs de Coupe d’Europe. Il y a ses supporters, avec une vraie identité et une vraie passion. J’ai toujours eu des rapports très cordiaux avec Jean-Pierre Rivère. Il y a la présence de Julien (Fournier) que je connais depuis très longtemps. Et puis, il y a Monsieur Jim?Ratcliffe, le groupe Ineos. Je l’ai rencontré le 1er juin, à Monaco, il y avait également Bob, Jean-Pierre et Julien.

- Votre choix a été rapide ensuite?

Celui de quitter Lille avait été effectué depuis très longtemps. Je me suis alors demandé si je pouvais avoir le même parcours à Nice. Il y a des attentes, un projet qui démarre. Ce n’est jamais linéaire, j’ai connu ça au Losc. Nice, ça me parlait, mais je ne viens pas là parce qu’il y a le soleil, la plage, ni pour me rapprocher de la famille.?

- C’est un coup de cœur?

Un endroit qui devrait me correspondre par rapport à ce que j’aime dans le travail et des émotions que j’aime partager.

- Le socle familial est essentiel dans vos choix?

(Direct) Oui.?Il y a mon épouse, qui est très importante, et mes trois garçons.?L’aîné est agent, le deuxième est adjoint à l’AC?Ajaccio, le 3e est dans la restauration au cap Ferret. Quand j’ai des décisions à prendre, je les fais parler et j'enregistre les pour et les contre. Nice, ce n'est pas
un choix pour la région. Mes proches savent ce dont j'ai besoin, j'ai envie. Pour l’anecdote, ma femme avait demandé à chacun de mettre dans une enveloppe le choix qu’ils feraient pour la suite de ma carrière. On les a ouvertes quand j’ai choisi Nice.?La majorité de mes proches avait fait le même choix, dont mon épouse.?

- Pourquoi votre signature a été si longue à se dessiner?

Il y a eu beaucoup de rumeurs, beaucoup de désinformation sur le montant des salaires, les prises de contact, etc. Mais je ne perds plus d’énergie à combattre ça. La société est ainsi. Si ça a été long, c’est parce qu’à Lille, on n’a pas accepté mon choix. On a pensé que la Ligue des champions allait changer la donne. Mais ma position était claire bien avant les contacts avec Nice. Je ne voulais pas faire une saison de plus au Losc. J’aurais préféré que ça se termine différemment.

- Certaines personnes vous ont-elles déçu?

On a eu un parcours extraordinaire, j’ai fait mon métier du mieux possible. J’ai pris beaucoup de plaisir, malgré de vraies difficultés. On a connu une très belle réussite, elle ne m’appartient pas, c’est celle des joueurs, d’un staff uni. Suis-je déçu?? Je vais la faire courte, j’ai lu leur communiqué... Cela reflète l’état d’esprit de certains. Il a peut-être pensé qu’il était champion de France ou que c’était grâce à lui (Il marque une pause). J’ai bien dit «?il?» et il faut écrire «?il?» (il parle d’Olivier Létang, le président du Losc).

- Avez-vous été meurtri de passer pour un mercenaire?

A bientôt 55 ans, j’ai encore appris des choses sur la vie. Je pensais que l’honnêteté allait faire en sorte que ça se passe mieux. C’est une belle leçon.

- Pourquoi n’avez-vous pas franchi le pas de l’étranger?

J’ai eu des contacts, des réunions de travail. J’ai longtemps eu envie de découvrir autre chose. Mais, finalement, je me suis rendu compte qu’on était très bien en France. J’ai pu lire que c’était un manque d’ambition. Non, je suis bien en France, j’aime mon pays, mon championnat, qui peut s’améliorer.?

- C’est également votre cas?

On progresse tout le temps, à tout âge. Changer d’environnement permet de se remettre en question. On ne part pas de zéro, ici. Le choix le plus facile aurait été de rester à Lille. Mais, vous savez, j’ai failli ne pas repartir après la trêve hivernale au Losc.

- On a l’impression que vous auriez déjà pu venir par le passé à l’OGC?Nice?

Il y a eu une rumeur, je me souviens. J’avais assisté à Toulouse-Nice, lorsque Lucien (Favre) était en difficulté (2017-2018).?C’est lui qui gagne le match ce jour-là, à dix contre onze, avec des changements incroyables. J’étais en tribunes parce qu’un de mes enfants vivait à Toulouse, et une rumeur est partie de là. J’ai appelé Jean-Pierre Rivère pour lui demander le numéro de Lucien, je voulais lui expliquer qu’il n’y avait eu aucune prise de contact, que tout ce qui avait été écrit était complètement faux. J’étais gêné vis-à-vis de Lucien, j'ai beaucoup de respect pour les entraîneurs en place.?Peu importe ce que les gens peuvent me faire, je ne fais pas partie de ceux qui profitent de certaines situations.

- Nice, ça évoque quoi pour vous?

Je vais découvrir cette ville, je ne la connais pas bien. Je suis parti du Sud depuis très longtemps. Je vais régulièrement dans le Var. Le monde entier vient à Nice, c’est bien qu’il y a quelque chose de spécial ici. Je suis allé dans le Vieux-Nice, il y a une âme, une histoire. Ce n’est pas bling-bling.

- Nice, c’était aussi le stade du Ray...

Une vraie ambiance méditerranéenne, un public qui pousse, tout près de la pelouse. Les Nice-OM étaient bouillants. Les fans du Gym sont un atout. C’est une chance d’avoir une telle ferveur.

- Vous avez toujours partagé vos émotions avec les fans...

J’essaie de me maîtriser mais une saison c’est une aventure humaine. Parfois, tes émotions prennent le dessus et il ne faut pas se retenir. A Lyon, j’ai fait une galipette arrière, c’était une victoire incroyable. Les joueurs m’ont chambré par la suite (rires).?

- Vous aviez eu des mots réconfortants envers les Niçois après l’attentat de Notre-Dame...

Je me souviens... Un de mes enfants était à Nice le 14 juillet 2016 lors du premier attentat, fort heureusement pas sur la Promenade. Les enfants de Thierry (Oleksiak) habitent ici. J’étais dans ma chambre d’hôtel et j’avais passé la journée à regarder les images sur cette terrible nouvelle. Comment ne pas être touché?? Comment ne pas être en colère après des événements comme ça??

- Quelles peuvent être les ambitions de l’OGC?Nice cette saison???

C’est très difficile de le dire, à cause d’une multitude de paramètres. Si vous sondez les entraîneurs de L1, quinze voudront jouer le haut de tableau. J'espère vivre une saison agréable, avec des émotions.?Après, vous dire il faut qu’on soit européen... Aujourd’hui, on ne m'a fixé aucun objectif.?L'ambition, c'est qu'on soit une bonne équipe du championnat.?Pour le reste, c’est difficile de parler de classement.

- L’objectif, c’est aussi de redonner de l’émotion à un public niçois qui en manque cruellement depuis des années?

(Il réfléchit) Depuis des années?

- Depuis le départ de Lucien Favre...

Oui, je pense que Lucien a donné des émotions.?C’est un public connaisseur et exigeant, qui attend beaucoup du club, de l'actionnaire?Ineos, de mon arrivée, je le sais. On va tout mettre en œuvre pour être le plus performant possible et que cette équipe ressemble au public niçois.

- (Ironique) Le match contre Lausanne (0-3) les a rassurés...

Je sais, moi aussi j’ai été très rassuré (sourires).

- Vous étiez plutôt agacé d’ailleurs à la sortie de ce match.

Ce n’est pas une question d’attitude, je sais qu’il y avait aussi une charge de travail à encaisser.?Pour la faire courte, il y avait 2-3 joueurs en première période qui feront partie de l’effectif, et il n’y en avait qu’un en seconde période. Ce n’est pas plus compliqué que ça, c’est une question de niveau.

- Donc ce n’était pas tant une surprise au final?

Ce n’est pas une surprise mais c’est une claque.?ça veut dire?: (il se tape sur la main) il faut se réveiller!

- Vos premières impressions sur ce groupe??

Travaille bien, réceptif, très jeune, avec des joueurs qui sont en attente de connaître leur avenir, qui n’ont peut-être pas été heureux ici. Il y a aussi des joueurs qui n'ont pas répondu aux attentes du club. Les performances appartiennent aux joueurs, c’est trop facile de chercher des circonstances atténuantes. Quand une équipe est performante, la réussite appartient aux joueurs. Quand elle l’est moins, évidemment que ça retombe sur l’entraîneur.?Mais les joueurs ont aussi leur part de responsabilités.

- Vous avez eu des bonnes surprises??Des joueurs qui paraissaient en difficulté mais que vous pensez relancer?

Oui...?mais je ne donnerai pas de nom. Ça passe ensuite par des échanges pour connaître la volonté du joueur.?Dans cette période-là, certains s’appuient sur les infrastructures du club pour se préparer à partir ailleurs.?C’est la réalité du métier.

- Nice a souvent été pénalisé par les blessures.?A Lille, vous étiez plutôt épargné dans ce secteur. Parce que vous avez trouvé la bonne méthode avec votre staff?

Vous dire oui ce serait critiquer le travail de Patrick, et ce serait très réducteur. Il y a aussi des profils de joueur, ce qu'ils font de leur vie, l'exigence... Ce qu'on peut amener au joueur dans la préparation, dans l'hygiène de vie, la diététique, la qualité de sommeil et les écrans. Ici, il fait beau, il y a beaucoup de choses autour. Si vous êtes pro et exigeant, vous mettez tout en œuvre pour être performant, vous n’allez pas six heures au soleil au premier jour de repos. Le premier regard que j'ai, c’est Dante. Il arrive à 8?h et part à 16?h pour profiter de toutes les installations et bien récupérer. On doit coller à cette image-là.?

- C’est ce qui a dicté votre carrière?

Oui et je l’ai gardé au fur et à mesure de mes rencontres et expériences en tant qu’adjoint et entraîneur. Ici, c’est peut-être plus difficile parce qu’il y a des tentations et qu’un sportif de haut niveau a besoin d’être vigilant.

- Vous pouvez pister vos joueurs parfois??

Ah non, je ne suis pas un policier, je ne vais pas mettre des puces sur les voitures. Mais c’est la manière de construire un vestiaire avec des joueurs qui ont envie de retrouver le haut niveau ou des joueurs d’un certain âge qui montrent qu’ils peuvent encore performer grâce à leur hygiène de vie irréprochable.

- On pense à Dante ici, à Lille vous aviez Fonte...

Exactement.?Et je n’avais pas que Fonte, il y avait aussi Burak Yilmaz. 36 et 37 ans, deux machines.

- Dante, vous le trouvez comment?

Il a repris les séances cette semaine à 100?%.?On les avait adaptées parce qu’on n’avait pas encore le feu vert du chirurgien. On s'est plié au protocole. Son professionnalisme, son hygiène de vie et sa mentalité vont faire que ça va aller tant que son genou va bien.?Il est pro, il fait tout, il pourra jouer son premier amical pendant le stage.

- On a souvent reproché le manque de caractère dans l’effectif niçois l’an dernier.?Comment l’avez-vous perçu de l’extérieur?

Deux paramètres me semblent importants: quand vous avez vos supporters et quand vous ne les avez pas. Il y a des équipes qui ont besoin de leur présence pour avoir un supplément d'âme. Il y a également eu des blessures de joueurs importants comme Reine-Adélaïde et Dante, des référents qui ne bougent pas, qui gardent le cap quand la tempête arrive. On ne peut pas demander à des gamins de 20 ans de tenir la baraque. (Il réfléchit) Peut-être aussi que le fait de se retrouver européens comme ça en mars (2020), sans grosse bagarre, tout le monde n’était pas préparé à l'exigence du haut niveau. La qualité du vestiaire, le caractère de l'équipe, on les voit dans les mauvais moments.

- Comment l’entraîneur a-t-il évolué?

J’aime toujours la proximité avec mes joueurs, j’ai besoin d’entretenir une relation forte avec eux. Mais j’ai désormais plus de recul. Je peux prendre des décisions très fortes, sans état d’âme, pour le bien du groupe. Il n’y a aucun joueur plus grand que l’équipe. Seule la performance collective compte. Quand on dépasse les limites, je peux être radical. Mais ce n’est jamais irréversible. Tout le monde a le droit de faire des erreurs.

- Comment s’adapte-t-on aux nouvelles générations?

A mon époque, c’était inconcevable d’aller taper à la porte du coach. Les comportements ont changé. J’ai trois garçons de 34 ans, 32 et 30 ans. Mes joueurs ne sont pas mes enfants, mais je peux avoir le même mode de fonctionnement avec eux. J’explique mes décisions, ma porte est toujours ouverte. Ils doivent juste accepter la décision prise. Je ne condamne jamais un joueur.

- Qu’est-ce qui vous agace au plus haut point?

Le manque d’exigence et d’investissement. C’est incompréhensible quand on fait un tel métier, qui n’en est pas un mais un sport qui est devenu une passion. C’est une chance de bien vivre de ça. Je ne peux pas tolérer qu’on ne s’en rende pas compte. Je préviens le joueur?: soit il réagit, soit il n’est pas fait pour ça. Il peut aussi comprendre plus tard. C’est parfois un conflit générationnel. Des joueurs mettent plus de temps à atteindre leur maturité.?

- Il est donc essentiel d’avoir des cadres?

C’est même indispensable.?

- En avez-vous assez dans votre effectif?

(Direct) Non. Mais on va y remédier. Il faut des cadres. Ce n’est pas une critique envers les joueurs à disposition. Le football moderne est un foot très intense, qui demande beaucoup d’efforts. C’est également très exigeant, très tactique. Le joueur cadre maîtrise tout ça, c’est un exemple. Mais il faut également de la jeunesse, avec l’insouciance, la force et la vitesse qui vont avec. Il faut un bon mix.

- Vous espérez en avoir bientôt?

Le mercato peut prendre du temps compte tenu de la situation économique, de l’Euro. Les grosses cylindrées n’ont pas encore fait leur marché. Il y aura ensuite un effet domino. Sans oublier la crise du Covid et celle des droits TV?qui sont loin d’être finies. Je vous le dis calmement là, mais je ne le suis pas toujours (rires). On part en stage jeudi. Il serait intéressant d’avoir des recrues. C’est pour ça que j’ai décalé le stage. Lors des quinze premiers jours, c’est la garderie. On va jouer quatre matchs amicaux en stage, je pense qu’il est envisageable de voir de nouveaux joueurs dans les prochains jours.?

- Allez-vous évoluer en 4-4-2?

C'est mon schéma depuis longtemps. J’ai mes repères. Il faut maintenant avoir les bons profils, notamment sur les côtés, où il faut percuter.

- Dolberg-Gouiri, c’est l’idée en attaque?

Entre autres. Il y aura un troisième attaquant, voire un quatrième. Je n’ai pas échangé avec Kasper pendant l’Euro. Cela aurait été déplacé. Ses bonnes performances sont importantes pour lui et le club. Il a traversé beaucoup d’épreuves ici. Il a un vrai potentiel, se déplace très bien, on voit qu’il sort du «?moule Ajax?». Je veux le garder, je ne lui ai pas fait part de mon envie. Je lui exposerai mon modèle de jeu quand il reviendra. On aura un ressenti.

- A-t-il des envies d’ailleurs?

Je ne suis pas au courant. Mes dirigeants ne m’ont rien dit en ce sens. Généralement, les joueurs qui ont une grande envie de partir, je ne les retiens pas. Après, ça se passe avec le club.

- Quel est votre rôle dans le processus de recrutement?

Julien (Fournier) et son équipe identifient les profils, qui m’ont été présentés en amont. Je fonctionnais comme ça avec Luis Campos également. Mon travail, c’est le terrain, la gestion du vestiaire, la préparation de l’équipe, comment faire pour l’améliorer. C’est déjà beaucoup.

- Vous n’entrez pas en discussion avec un joueur pour le convaincre de vous rejoindre?

Non.?Je le fais seulement dans la phase finale du deal, quand les accords sont trouvés car un joueur a évidemment besoin d’entendre l’entraîneur avant d’entériner son choix.

- Atal est un latéral droit à vos yeux?

Oui, un latéral droit très moderne. Il a encore une belle marge de progression. Il était baladé entre les postes parce que Patrick (Vieira) avait dû bricoler à cause des blessures. Il est revenu de manière adaptée la semaine dernière, il a repris l’entraînement collectif ce lundi.
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