Rigolo_ Secrétaire de Sa Majesté
Inscrit le: 05 Mai 2001 Messages: 172 Localisation: Pékin
|
|
Football LIGUE 1
Maurice Cohen en passionné
- Les résultats des deux derniers matches amicaux (Monaco 0-1 et Bastia 0-2) ne sont pas très rassurants...
- Ce n'est pas vraiment étonnant. Au vu des circonstances, on sait que la saison sera très, très difficile. Soyons réalistes : si nous assurons le maintien, on sera heureux comme si on avait gagné le titre. On est en retard dans le recrutement, dans la préparation, et on se bat en conséquence. Il faudra que le public joue à fond son rôle de 12e homme, sans oublier d'où l'on vient, ni la taille du challenge. Son soutien nous sera précieux, notamment pour rebondir, si les choses tournent mal au début.
- Au niveau recrutement, jusqu'où êtes-vous prêt à aller ? (Avec 15 millions d'euros de budget, Nice fait partie des trois plus petits de Ligue 1).
- Nous venons d'obtenir l'accord d'Abardonado, pour renforcer la défense (voir ci-dessous). Récupérer ''Poussin'' Meslin est l'une de nos priorités. Nous aurons la réponse définitive de Rennes lundi à midi (aujourd'hui). (ndlr : outre la promesse de Nice d'acheter Meslin en fin de saison, s'ajoute l'engagement de Luc Dayan de réaliser le transfert pour Lille si Nice est encore interdit de recrutement onéreux). Si le cas Meslin échoue, nous prendrons un autre attaquant, peut-être Lilian Compan, d'Auxerre, toujours sous forme de prêt. Nous allons sans doute aussi prendre Eric Roy, qui s'entraine avec nous. Et le recrutement sera clos.
- Le cas Pablo Rodriguez ?
- Pablo Rodriguez a encore un an de contrat. C'est un joueur qui a bénéficié, depuis quatre ans à Nice, de conditions extraordinaires. Il coute 1,3 millions d'euros au club par an. Ma position est la suivante : soit il accepte une réduction conséquente de son salaire, soit il ne restera pas au club. Une rupture dans les règles, avec les indemnités, mais qui nous permettrait de dégager des ressources pour un nouveau joueur. Compte tenu de notre besoin en matière d'effectif, on ne peut pas se permettre qu'un seul joueur représente 20 % de la masse salariale.
- Il y a encore dix jours, le club était condamné aux enfers. Quel est l'état de vos relations, aujourd'hui, avec les instances du foot ?
- Nous sommes surveillés à la loupe, voire au microscope. La DNCG a été très claire avec nous : encadrement budgétaire, non acquisition de joueur à titre onéreux, pas de prêt à titre onéreux, compte rendu financier à rendre tous les trimestres... C'est notre objectif, avec Gilbert Stellardo, Marcel Governatori, Jean-Claude Perrin, les investisseurs : pour retrouver la crédibilité, il y a un très gros travail à effectuer. A tous les niveaux. Regardez la commission de sécurité : elle nous a alertés qu'elle nous considérait comme le risque numéro 1 du championnat. L'an passé, le club a du débourser au total 100.000 euros d'amende, notamment pour jet de fumigènes. On sait que l'on ne nous fera pas de cadeaux, que le Ray, à tout moment, court le risque d'être suspendu ; c'est pourquoi j'en appelle à la responsabilité de tous (...).
- Les travaux du nouveau stade débuteront en juillet 2003, pour durer deux ans. Où jouera alors le Gym ?
- Selon toute vraisemblance, au Parc Charles-Ehrmann, avec les aménagements nécessaires, plutôt qu'à Monaco. D'abord pour une raison partisane, je préfère voir l'OGCN jouer à Nice. Et puis, je ne pense pas que la pelouse monégasque, si l'ASM nous acceptait, pourrait supporter deux équipes durant deux saisons...
« Ne pas céder à la pression »
- Parlons entraineurs ; comment s'est passé la rupture avec Sandro Salvioni ?
- M. Salvioni a simplement émis des conditions que je ne pouvais pas accepter (ndlr : ne plus travailler avec certains joueurs, et posant la question du ''Gernot Rohr ou moi''). Salvioni a été très droit et très pro jusqu'au bout, fidèle à lui-même. Il a fait en sorte que son départ se déroule de façon très correcte.
- En acceptant le coaching, Gernot Rohr a pris une décision qui n'est pas sans risque. Si les résultats ne suivent pas, serez-vous un président coupeur de tête ?
- Non ! Gernot Rohr ira au bout de sa mission. De toute façon, un changement d'entraineur ne se ferait que dans la concertation avec l'intéressé. Rohr retrouverait alors automatiquement son poste de manager sportif du club. Nous avons un projet à mener avec lui. Il a notre entière confiance.
- Dans quel état d'esprit se trouve Maurice Cohen, aujourd'hui ?
- Celui d'un passionné. A titre personnel, j'ai investi un peu d'argent, et je suis un bénévole pour le club. Je considère que l'OGCN doit être la locomotive du sport niçois. Depuis cinq ans, le Gym toussait, et on a vu le reste... Je suis sincère quand je dis que je suis confiant pour l'avenir. Mes vacances, je les ai consacrées à l'OGC Nice ; ensuite, je donnerai quatre heures de mon temps, chaque jour, pour lui. L'idée est de construire un grand club, de participer à son développement, au niveau des investisseurs comme des structures.
- Roger Ricort fait-il partie de vos plans ?
- Oui. Roger Ricort, à un moment ou à un autre, a largement sa place au sein de la structure OGC Nice. Comme, d'ailleurs, d'autres anciens niçois qui ont porté les couleurs du Gym et qui pourraient donner un coup de main, je pense à Sanchez, Gioria, Mattio, Huck, Martin, Fugen, etc. Ce club a une forte identité, il ne faut jamais l'oublier.
- C'est aussi un club qui a beaucoup souffert de ses luttes intestines, notamment entre la section pro et l'association. Croyez-vous que cela puisse changer... ?
- Le Gym est passé tout près de la mort. Vraiment tout près. Dans ces cas-là, je crois que l'approche des gens évolue. L'association a un rôle important. Il faut qu'elle adhère au projet, je crois qu'elle va le faire. C'est vrai qu'il y a deux structures juridiques, mais pour moi, il n'y a qu'un seul club, avec un seul patron pour le sportif, Gernot Rohr. C'est lui, donc, qui prendra les décisions concernant le Centre de formation, en concertation avec la commission sportive de l'association.
- Ce premier match contre Le Havre ?
- Une victoire serait extraordinaire. Mais je signerais volontiers pour un nul.
- Le football et vous ?
- Une longue histoire d'amour ! J'ai commencé à jouer au Cavigal à l'âge de 7 ans, qui reste le club de ma vie, et que je ne quitterai jamais. J'étais un joueur moyen, un stoppeur accrocheur. A 17 ans, j'ai décidé de me consacrer à l'entrainement. Je l'ai fait pendant dix ans. On a été champions de la Côte d'Azur poussins, pupilles, minimes... Avec les poussins, on avait même disputé la finale nationale, à Paris, au Parc des princes. Un magnifique souvenir. Plus tard, je suis devenu président de la section football du Cavigal, puis vice-président et président général... Je voudrais rendre hommage à un celui qui fut mon éducateur au Cavigal, Bob Rémond. Il a été pour moi un père spirituel, un véritable tuteur, m'enseignant le respect des valeurs et des engagements, dans le sport comme dans la vie.
- Votre philosophie ?
- Prendre du recul avant de trancher, ne pas céder à la pression, et ne jamais abandonner. Quand un joueur de tennis commet deux doubles fautes d'affilée, soit il s'effondre, soit il se bat encore plus pour rebondir. C'est un peu mon caractère. On fait des choix, on peut se tromper, l'essentiel est de tout faire pour que ça marche. Avec l'OGCN, je me suis donné trois ans pour réussir.
François PATURLE
Lundi 29 Juillet 2002
Tous droits réservés - © Nice-Matin |
|