[Notörious Ben]

Je vous fais part de cette chronique écrite par François Bégaudeau, écrivain, scénariste, journaliste, ex-chanteur du groupe punk Zabriskie Point et supporter absolu du FC Nantes, à qui l'on doit le bouquin Entre les murs, adapté plus tard au cinéma et qui a remporté la Palme d'Or à Cannes en 2008.

Vaste sujet et débat certainement interminable sur la légitimité, la dimension "spectacle", la bonne ou mauvaise foi et la condescendance alimentées par les disciplines paralympiques et leur diffusion télévisuelle. J'en profite car ça fait déjà couler beaucoup d'encre... ç'aurait été trop dommage qu'on n'en parle pas ici.


« Confession d'un bourrin » par François Bégaudeau (Le Monde, 14 mars 2014)


Comme à chaque manifestation semblable, les Jeux paralympiques de Sotchi ont suscité de nombreuses sorties éditoriales regrettant que les épreuves ne soient pas davantage suivies. C’est tout à fait regrettable, en effet. Comme il est regrettable que la guerre et le racisme existent. Mais les indignés de Stade 2 ou d’ailleurs feignent d’oublier les trois conditions nécessaires du plaisir d’un spectateur de sport.

1/ J’admire un geste de sport si je peux évaluer la performance qu’il représente, et je ne peux l’évaluer qu’à l’aune de mes propres performances, réelles ou potentielles. Je juge magnifique ce coup droit le long de la ligne parce que je sens que, décoché par mon bras, il finirait dehors. Et cette comparaison n’est opératoire que si je perçois le corps du champion comme doté, à la base, des mêmes capacités que le mien. Or, à tort ou à raison, je me dis qu’un tennisman en fauteuil ne joue pas dans la même catégorie que moi. Par suite, je ne peux, dans les deux sens du terme (donner un prix, aimer), apprécier son jeu.

2/ Une compétition est vécue intensément si elle porte des enjeux. Enjeux simplistes qui se synthétisent en une formule d’école primaire : qui c’est qu’est le plus fort ? Or le verdict est fiable si et seulement si la compétition est équitable. Les candidats doivent être égaux sur la ligne de départ, puis ils en découdront et nous saurons. C’est pourquoi je déteste qu’un joueur de foot ou de rugby soit expulsé : cela biaise le test de suprématie. C’est pourquoi mon intérêt pour la F1 sera toujours légèrement entaché par le sentiment que c’est la bagnole qui fait tout. Que dire alors de la confusion introduite par les différents adjuvants technologiques de nos champions paralympiques ? Au fond, personne n’admira vraiment Pistorius, tout soupçon d’homicide mis à part, lorsqu’il courut parmi les valides. Il y avait ce soupçon, juste ou non, que ses prothèses, plus que le remettre à égalité, lui donnaient un avantage.

3/ En fusion de 2 et 3, disons que, pour jouir du sport, j’ai besoin que les termes du débat soient clairs. Sur le paralympique planent trop d’approximations. A partir de quel degré de handicap passe-t-on dans la dimension du para ? Est-il vraiment pertinent de faire s’affronter un aveugle et un paraplégique ? L’agénésie de l’avant-bras gauche de notre valeureuse médaillée d’or en descente, Marie Bochet, n’est-elle pas un peu moins handicapante que telle autre maladie de naissance ?

Questions un peu grossières. Questions qui concerneraient tout autant le sport valide – il n’est pas équitable qu’Usain Bolt ait hérité d’une morphologie tellement plus favorable à l’athlétisme que la mienne. Mais questions que je me pose. Et qui me crispent. Et qui me gâchent le spectacle. Je ne prendrai jamais de réel plaisir devant une compétition paralympique. Si j’y jette un œil, ce sera par curiosité, ou par scrupule moral, lequel se doublera du scrupule de ne considérer un sportif invalide que par condescendance – il m’en voudrait. In fine, je reste impunément fidèle à ma ligne : content que les Jeux paralympiques existent, content que France Télévisions y consacre soixante heures d’antenne, mais bien résolu à ne pas en suivre une seule minute. Désolé.
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Jean-Marie Gustave Le Clézio seul a parlé justement de Nice.

[benlounissart]

Je suis assez d'accord avec l'idée de sport spectacle soutenue par Bégaudeau, j'ajouterais à cette analyse une grosse hypocrisie de la part des journalistes bien-pensants de France2 car, s'ils avaient les moyens de retransmettre la ligue des champions ou la coupe du monde de foot, ils nous donneraient moins de leçons de morale avec les jeux paralympiques.

[Nonopakili83]

Perso, je voudrais que les jeux paralympiques se déroulent en même temps que les JO ... Ce sont des athlètes, point final !!!

[Loulou]

Vaste débat!

C'est clair que ce sont des athlètes de haut niveau qui s'entraînent pour participer à une compétition dans le plus pur esprit sportif.
Au-delà de la performance sportive, il y a aussi la volonté farouche de s'entraîner quotidiennement et de faire des efforts équivalents, voire supérieurs à ceux des "valides".
En clair, de dépasser quotidiennement son handicap.

A titre d'exemple, regardez ce qu'à réalisé l'Italien Alessandro Zanardi. Après avoir eu les 2 jambes sectionnées en course, il a repris la compétition automobile avec succès, puis s'est mis au vélo à main pour remporter le marathon de New-York et la médaille d'or aux JO de Londres!

Donc pour en revenir à l'article de Bégaudeau, je ne suis pas d'accord.
1) face à un tennisman en fauteuil qui fait des compèt', il prendrait 6-0, 6-0 en 30 minutes;
2) les enjeux, c'est chaque sportif qui se les fixe dans sa tête, quel que soit le niveau de la compétition dans laquelle il s'aligne;
3) quand à l'équivalence des handicaps, elle n'aura jamais de solution.

En revanche, ce dont ne parle pas ce monsieur, c'est de son mal-être face au "spectacle" de ces compétiteurs. Le handicap est dérangeant, c'est un fait. Il nous met mal à l'aise, c'est comme ça.
Encore faut-il oser l'affronter, soit quand on le subit dans sa chair, soit quand on vit à côté de ceux qui en soufrent.
Ce qu'apparemment, Mr Bégaudeau ne semble pas prêt à faire un jour.

[Axel loup nissart]

[Pelandroun]

Bégaudeau.... Le mec critique les Paralympiques mais fustige le racisme! Qu'est-ce qu'il fait à part placer les handicapés dans une case "à part"?

Punk, fils de profs, prof lui-même, rebelle du XVIè.... n'en jetez plus! La caricature du Bobo dans toute sa splendeur!

Heureusement que c'est pas un ex-chanteur d'un groupe de RAC, hein Ben?

[Loulou]

+1 Pelandroun, en plus je ne vois pas ce que vient faire l'allusion au racisme et à la guerre.

Comparaison ou analogie idiote.

[Notörious Ben]

J'en attendais pas moins de toi, Pel ! Je vais patienter encore un peu avant de me prononcer, ce sujet m'a fait cogiter. Pour ce qui est de Bégaudeau, je n'en fais pas un épouvantail-facile comme beaucoup trop, je suis d'ailleurs un grand admirateur de son taf au sein de Zabriskie Point, son film m'avait beaucoup plu, mais j'ai l'impression qu'il a chopé un melon clooneysque depuis...

Bref, les paralympiques... j'y reviendrai.

[SIOU D AQUI]

Le jour où, je ne te le souhaite pas, tu comprendras.

L'handicap est une erreur. Pas une finalité (où... Là, il y a beaucoup de choses à dire).

Ces personnes-là ne sont pas handicapées, elles ont "les couilles" de vivre !

L'handicap est fait pour dégager les faibles mais, sur toutes les espèces vivantes sur Terre, une seule est capable de protéger les siens.

La preuve est là :





Ce gars-là devrait être mort despi 40 ans au bas mot... Comment ce fait-il qu'il soit encore vivant ? Et qu'il nous explique, avec les moyens d'aujourd'hui, ce dont il croit ?

[SIOU D AQUI]

Ça va être du sport mainant...

[Nonopakili83]

[Notörious Ben]

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