Fanaticou
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La Ligue avait convié lundi à Paris des représentants des clubs et des groupes de supporters de toute la France pour discuter du problème de la sécurité et notamment de l'utilisation des fumigènes. Des groupes de travail ont été mis en place, comme l'avait proposé Christophe Bouchet. Les différentes parties parlent d'avancée.
Le 28 août dernier, Christophe Bouchet prenait la plume pour sensibiliser Frédéric Thiriez sur la question de l'utilisation des fumigènes et la nécessité de créer une commission de réflexion et d'action (*). Sa demande n'est pas restée lettre-morte.
En effet, une réunion s'est tenue lundi dernier à Paris sous l'égide de la Ligue. En compagnie de Gérard Rousselot (Commission Nationale Mixte de Sécurité et d'Animation dans les stades), le président de la LFP avait rassemblé autour de sa table des responsables de clubs, des directeurs de sécurité, et des représentants de groupes de supporters de l'hexagone (**).
"C'est une initiative positive. C'était la première fois que nous étions reçus dans les locaux de la Ligue ce qui fait que tous les intervenants étaient là pour discuter ensemble dans un cadre officiel", souligne Michel Tonini, co-fondateur des Yankees. "Nous avons apprécié cette déclaration d'intention. On a senti Frédéric Thiriez à l'écoute. Maintenant, on attend de voir de quoi l'avenir sera fait. On sait que cela va avancer, mais on ne sait pas à quelle vitesse".
Dans un premier temps, cette rencontre a déjà débouché sur la mise en place de plusieurs groupes de travail. Le premier est consacré à l'animation dans les tribunes, dont l'utilisation des fumigènes.
"Le fait qu'ils soient totalement interdits par la loi amène des comportements à risques. Actuellement, nous, en tant qu'association officielle, ne pouvons pas encadrer, ni former des gens à se servir des fumigènes, car cela reviendrait juridiquement à cautionner", explique Philippe Lambert-Rique des Ultras Marseille.
"Nos supporters ont suggéré la mise en place d'une zone sécurisée dans les stades avec un encadrement adapté (pompiers, stadiers,…) pour la réalisation de spectacles pyrotechniques. Cette proposition a été retenue", se réjouit pour sa part Laurent Carenzo, directeur de la communication, également en charge de ce dossier pour le compte de l'OM.
Encourager les attitudes responsables
Le second groupe de travail va plancher sur les conditions d'accueil des supporters en déplacement (capacité de la zone attribuée, matériel autorisé, etc…). "Selon le match ou le stade, chacun fait un peu son shérif. Certaines rencontres sont déjà tendues, ce serait bien si on évitait d'en rajouter. Une harmonisation est nécessaire", réclame Philippe.
Enfin, la question d'une reconnaissance officielle du mouvement a également fait l'objet de discussions. Le président Thiriez se dit prêt à étudier la possibilité qu'un siège du conseil d'administration soit occupé par un représentant des supporters dans un avenir proche.
"Si on arrive à obtenir quelque chose de ces réunions, cela crédibilisera la volonté et le travail des personnes qui veulent adopter une attitude responsable. Nous avons nos défauts, mais la Ligue doit quand même profiter d'avoir en face d'elle des gens modérés. Si on est positifs, on finira par marginaliser les fauteurs de trouble. Par contre, si on aboutit à rien, même les plus motivés finiront par baisser les bras et il y aura une radicalisation du mouvement", prédit le secrétaire des Ultras.
A l'issue de cette réunion, un interlocuteur unique a été nommé : Bertrand Paquette. Il a pour mission de poursuivre les avancées débutées le 10 novembre en concertation avec les différentes parties. De sa capacité d'écoute et d'action dépendra la réussite de cette ambitieuse entreprise.
* La lettre de Christophe Bouchet à Frédéric Thiriez
** Les clubs de Lille, Le Havre, Lens, Lyon, Marseille, Paris et St Etienne, ainsi que la FAS (fédération des associations de supporters) étaient représentés.
Laurent Oreggia |
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