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Brailsford : « Une équipe avec le sourire »

L'Equipe, le 22/07/2022 à 08h41

Dave Brailsford, le directeur d'Ineos Sports, explique les changements que le groupe britannique souhaite impulser cet été à Nice. Avec, en premier lieu, le besoin de remettre en avant la notion de plaisir.

La veille, Dave Brailsford (58 ans) s'était octroyé une sortie avec le vélo de l'équipe Ineos Grenadiers, qu'il avait pris avec lui au Portugal. Le directeur de la branche sports du groupe dirigé par Jim Ratcliffe ne se souvenait pas de la dernière fois qu'il avait trouvé le temps de rouler.

Plongé dans le quotidien de l'OGC Nice depuis la fin du printemps, celui qui avait propulsé le cyclisme britannique dans une nouvelle dimension fait partie de la délégation niçoise qui s'est envolée pour un stage de dix jours dans la région de Faro. Avec son calepin sous le bras et un sourire qu'il ne perd que rarement, il observe, discute, passe des coups de fil et réalise même des vidéos avec les employés du club, comme il nous l'a raconté en début de semaine afin d'expliquer où en était le projet qu'Ineos avait pour le Gym.

Le constat :
Nice trop éloigné d'Ineos


Depuis quand fréquentez-vous le monde du football ?
Cela fait maintenant dix ans que je fais partie du « Technical advisory board » de l'équipe d'Angleterre. On est un petit groupe, et tous les deux ou trois mois, Gareth Southgate (son sélectionneur) nous fait des présentations sur ce qu'il fait, sur son approche dans tous les domaines. On est là pour discuter et partager notre avis. Je connais du monde dans le foot... J'étais en charge du programme britannique de cyclisme de 2000 à 2012. En 2000, on n'avait gagné qu'une médaille en vélo ; en 2012, on en a eu 34. Il y a des choses qui sont les bases de la haute performance dans n'importe quel sport : la stratégie de leadership, la gestion des ressources... Je ne suis pas là pour gérer une équipe de foot ou dire que j'y connais quelque chose en foot. Je suis plutôt un chef d'orchestre avec sa baguette. Je ne joue ni de la trompette, ni du violon. Pour gérer le foot, il y a Lucien (Favre, le nouvel entraîneur du club).

Et dans quel état avez-vous trouvé l'orchestre niçois ?
(Pensif, il cherche sa réponse pendant 20 secondes.) À Ineos, il y a plusieurs orchestres : l'équipe de cyclisme, la Formule 1, le rugby, l'athlétisme, la voile, le football. Il y a deux mois, quand Jim (Ratcliffe) m'a demandé de regarder le club, je me suis rendu compte que tous les autres orchestres étaient plus proches les uns les autres que ne l'était Nice. Ce que j'ai trouvé, c'est que le club était un peu éloigné, il n'a pas encore réussi à partager des relations avec les autres composantes du groupe pour améliorer ses performances. Il faut donc ramener Nice vers les autres. Pourquoi un diététicien du club n'échangerait pas avec les autres diététiciens du groupe ? C'est vrai pour les analystes vidéo, pour les psychologues, pour tous les domaines.

Et dans l'orchestre niçois, tout le monde jouait-il la même partition ?
J'ai trouvé des gens passionnés qui travaillent bien, mais pour une raison ou une autre... Dans n'importe quelle structure, il faut une colonne vertébrale solide. Si on a des visions différentes et qu'on n'est pas alignés, ce n'est pas optimal. J'ai trouvé qu'on pouvait mieux aligner tout le monde. On peut repartir sur un nouveau chapitre après avoir beaucoup appris depuis trois ans. Maintenant, on peut aller plus vite. »

L'idée générale :
Retrouver le sourire


Vous avez dû vibrer en voyant Tom Pidcock (Ineos Grenadiers) remporter l'étape de l'Alpe-d'Huez le 15 juillet. Dans combien de temps vivrez-vous ce type d'émotion avec l'OGC Nice ?
L'OGC Nice a déjà vécu de grandes émotions dernièrement, par exemple en battant Paris au Parc des Princes (le 31 janvier, en 8es de finale de la Coupe de France). Pidcock, c'est quelqu'un qu'on a pris à 15, 16 ans. On l'a laissé faire du cyclo-cross, du VTT et de la route, parce qu'il aime ça. Au printemps encore, après les Classiques, au lieu de faire l'entraînement traditionnel pour se préparer au Tour de France, il est parti prendre du plaisir sur des courses de VTT. C'est ça qu'il faut retenir : la progression qu'il y a derrière la performance et la notion de plaisir.

C'est une notion qu'il faut réintroduire à l'OGC Nice ?
Il n'y a aucun doute. Toute organisation doit travailler dans un environnement positif, pas avec une culture où on prend un bâton et où on donne des ordres. Il faut échanger. Dans le sport, il y a un côté souffrance. Mais on peut souffrir et prendre du plaisir. Regardez Tom (Pidcock) dans les descentes le sourire qu'il avait ! Dans le foot, si on n'a pas peur du résultat, si on n'a pas peur d'essayer, d'être libre, on ira de l'avant. C'est essentiel.

Pour ramener du plaisir, Lucien Favre était une évidence après Christophe Galtier ?
D'abord, on remercie Christophe. Lucien, c'est intéressant. Quand on passe du temps en sa présence, on sent un charisme qu'on n'imaginerait pas. C'est une personne qui a des qualités rares. Son comportement, sa façon de vivre, la joie qu'il prend dans son travail... Et c'est un vrai gentleman. Lui, il aime le foot avec un sourire.

Symboliquement, vous avez décidé de la création d'un "Trophée Andy-Delort"...
(Il rit.) Dans n'importe quelle organisation, le plus important, ce sont les gens. Il faut considérer tout le monde et avoir le sentiment d'être tous ensemble. À Nice, l'administration, l'équipe première et le centre de formation sont tous dans le même bâtiment. C'est un super truc. Un jour, j'ai vu une photo d'Andy Delort jouant aux boules. Je voulais qu'il y ait une compétition de quelque chose, et à côté de notre restaurant, au club, il y a un terrain de pétanque. Comme j'aime vraiment ça, j'ai dit : "Pourquoi on ne ferait pas un tournoi de pétanque ?". Et comme Andy Delort adore ça, on va faire un "Trophée Andy-Delort" pour tout le club. Avoir des petites compétitions internes, ça fait rigoler, ça permet de se connaître. Un être humain ne travaille bien que quand il y a une culture du challenge.

Au cours du stage, on vous a également vu vous filmer avec le "team manager" de l'équipe. Pourquoi ?
On a des actionnaires et ils aiment bien connaître tout le monde. Jim (Ratcliffe) ne vient pas dans un stade juste pour regarder une équipe. J'aime bien faire des petites vidéos - ce sont des petites âneries, c'est rigolo, relax. Là, c'était avec Simone (Ricchio), qui est team manager. Je lui demandais ce qu'il faisait. Il a 30 ans, il fait du super travail, on peut être fier de lui ! Avec ces vidéos, il n'est plus un nom. Jim adore voir ça. »

L'organisation :
Devenir le club le plus moderne de France


Comment l'OGC Nice peut-il passer un cap ?
Même si Jim a offert beaucoup d'argent pour racheter Chelsea, avec le fair-play financier, il ne pourrait pas prendre cet argent et le donner à Nice. Ça ne peut pas marcher comme ça. C'est plus difficile qu'on ne le pense : il faut augmenter le revenu commercial. Il y a plusieurs composantes dans un club : le camp d'entraînement, le recrutement, le développement des joueurs, le médical, l'analyse des data... Pourquoi ne pourrait-on pas devenir le club le plus moderne de France ? Dans chaque domaine, on doit savoir quel est le meilleur standard dans le monde en ce moment. Pourquoi ne pourrait-on les implanter à Nice ? Dans le sport, ce n'est pas qu'une question de mettre énormément d'argent et d'acheter des joueurs. Une équipe de stars sera toujours battue par une équipe star. Investir de l'argent intelligemment pour créer quelque chose qui rende fiers les fans, c'est ça le but. C'est ce qu'on va faire.

Les supporters du Gym attendent aussi un investissement en termes de joueurs...
Je comprends leur inquiétude, mais qu'ils se rassurent, chez Ineos on aime travailler avec discrétion. Nice travaille sur le développement d'un style de jeu, avec un manager qui a un style clair. On a décidé que c'était plus intelligent d'attendre l'avis de Lucien pour nous guider et cibler les bons profils de joueurs. C'est peut-être frustrant pour les supporters, mais je préfère marcher vers une bonne décision que courir vers une mauvaise. Et dans les six, sept dernières semaines, beaucoup de gens voulaient que je coure (il sourit).

Que Julien Fournier parte au milieu du mercato, c'était la meilleure décision pour tout le monde ?
Julien a fait un très bon travail avec sa vision. Avec Jean-Pierre Rivère, il a stabilisé le club. Mais on arrive au moment où il faut renouveler et prendre une nouvelle énergie, une nouvelle approche.

Depuis son départ, vous faites appel à des consultants externes, comme Iain Moody. C'est un fonctionnement qui pourrait durer au-delà de ce mercato ?
C'est clair qu'on va avoir un directeur général et qu'on regarde la position de directeur sportif (Julien Fournier avait les deux casquettes). Mais il existe des structures différentes. En Premier League, le modèle de "directeur sportif" ou "directeur technique" n'est pas établi comme ici. Je me pose des questions. C'est tellement important qu'on doit être sûrs d'avoir un département recrutement exceptionnel.

Pour Jim Ratcliffe et vous, que serait une saison réussie ?
Si les fans sortent du dernier match en disant : "J'adore mon équipe." On est là pour ça. On peut gagner ou perdre, et on peut créer des émotions positives ou ennuyer les gens. Le but, c'est d'être respectés pour nos résultats et d'être aimés. D'être plus Ayrton Senna que Michael Schumacher. D'être plus le Brésil que l'équipe d'Allemagne. À Nice, on veut une équipe avec le sourire. »

DÉCRYPTAGE
Un discours cohérent avec les décisions prises au cours de l'intersaison


C'est la parole d'Ineos que Dave Brailsford a voulu faire entendre et celle-ci montre clairement que Jim Ratcliffe souhaitait voir le club niçois prendre un tournant. On comprend mieux pourquoi Julien Fournier, qui cumulait les postes de directeur général et de responsable du recrutement, n'avait plus sa place dans le projet. Pour que le Gym prenne une nouvelle dimension, Brailsford explique qu'il faut justement s'y prendre à l'inverse des méthodes du dirigeant qui a quitté le club le 6 juillet : en répartissant les rôles, en se rapprochant des autres disciplines dans lesquelles le groupe a déjà un savoir-faire, et, surtout, en remettant en avant la notion de plaisir.
Ce dernier point tranche forcément avec le mode de fonctionnement de Fournier, bien plus craint par ses collaborateurs qu'enclin à recevoir des tapes dans le dos. Quand on parle de plaisir, on pense aussi plus facilement à Lucien Favre qu'à Christophe Galtier. Le discours de Brailsford est donc cohérent avec les décisions fortes prises par Ineos au cours de l'intersaison. Reste à savoir si son entraîneur disposera des joueurs pour appliquer les promesses de beau jeu. Sur ce point, avec une seule arrivée au 22 juillet (l'ailier roumain Rares Ilie, 19 ans), on demande encore à voir.






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mer. 24/04/2024 à 21h


Marseille - Nice : 2-2

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dim. 28/04/2024 à 15h



Pts J V N D Diff
 3.    Brest 53 30 15 8 7 +15
 4.    Lille 52 30 14 10 6 +17
 5.    Nice 48 30 13 9 8 +9
 6.    Lens 46 30 13 7 10 +7
 7.    Rennes 42 30 11 9 10 +8



   27e  dim. 31/03 (15h) Nice - Nantes : 1 - 2
   28e  dim. 07/04 (15h) Reims - Nice : 0 - 0
   30e  ven. 19/04 (21h) Nice - Lorient : 3 - 0
   29e  mer. 24/04 (21h) Marseille - Nice : 2 - 2
   31e  dim. 28/04 (15h) Strasbourg - Nice
   33e  ven. 10/05 (21h) Nice - Le Havre
   32e  mer. 15/05 (21h) Nice - PSG


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