Rémy boit le calice à Nice

Propulsé sur le devant de la scène l'année dernière, notamment après un prêt très réussi au Racing Club de Lens, Loïc Rémy a vécu cette saison des moments forts avec l'OGC Nice mais également quelques galères qui ont freiné son ascension. Comme souvent pour les jeunes joueurs, l'année de la confirmation est la plus délicate et l'international A' français ne ménage pas ses efforts pour retrouver de sa superbe.

Virevoltant en début de saison, Loïc Rémy semblait parti pour éclabousser de tout son talent la Ligue 1. Après seulement 11 journées avec les Rouge et Noir, le joueur de 22 ans avait fait grimper son compteur but à 6 réalisations, soit deux fois plus que son total depuis qu'il évoluait en professionnel. Souvent taxé de championnat frileux manquant d'avant-centres d'envergures, l'élite française et l'OGC Nice pensaient donc avoir trouvé une perle rare. Mais c'était sans compter sur le rythme effréné des rencontres, ralentissant la progression du joueur formé à l'OL.

Et entre Lyon et Loïc Rémy, ça n'a jamais été une véritable idylle. Très peu utilisé par Gérard Houllier il y a deux ans, où il n'était là que pour suppléer Sidney Govou sur le flanc droit de l'attaque, son sort ne s'est pas franchement amélioré avec l'arrivée d'Alain Perrin la saison passée, où il fut prêté au Racing Club de Lens pour s'aguerrir.

Rémy, 22 ans, jeune cadre

Après un intermède artésien plus que prometteur, débouchant même sur une convocation avec l'équipe de France A', l'attaquant tricolore pensait sans doute avoir toutes les chances de percer enfin avec les septuples champions de France. Un doux rêve puisqu'à peine les bagages de Claude Puel posés, ceux de Loïc Rémy étaient prêts pour un voyage en Côte d'Azur. A l'instar d'Hatem Ben Arfa, la jeune pousse fut invitée à quitter les Gones, faisant par la même occasion partie d'une transaction juteuse avec Hugo Lloris et Honorato Ederson.

Les départs de Florent Balmont (Lille) et Bakary Koné (Marseille) couronnant un marché estival plutôt risqué côté azuréen, le natif de Lyon allait enfin pouvoir goûter aux "joies" des responsabilités. Une marque de confiance parfaitement rendue lors des premières joutes de l'actuel exercice. Auteur de six buts en onze rencontres, Loïc Rémy en a surtout profité pour exprimer l'étendue de son talent dans les différentes arènes de l'Hexagone. Vif dans les petits espaces, adroit devant les buts et doté d'une protection de balle à faire pâlir bon nombre d'arrière-gardes, la pointe des Aiglons a mis peu de temps pour se rendre indispensable au collectif de Frédéric Antonetti. A tout juste 22 ans, Loïc Rémy est déjà un cadre inamovible des Rouge et Noir.

Rémy sur-utilisé ?

A tel point que le svelte attaquant est constamment aligné par le technicien corse, et ce, même si ses différentes blessures ne semblent pas avoir été totalement guéries. L'interrogation sur son utilisation est donc de mise, le buteur français ayant connu plusieurs pépins physiques à la cheville et au genou cette saison. L'ancien Lyonnais fait d'ailleurs partie de ces joueurs indéboulonnables, jamais remplacés, tellement leur poids sur le front de l'attaque est précieux.

Un sur-régime qui semble pourtant préjudiciable à Loïc Rémy, lui qui n'a inscrit qu'un seul petit but lors des 17 dernières journées. Après un départ canon, l'attaquant niçois ne fait plus parler la poudre, en témoigne son manque flagrant de réalisme face à Bordeaux et Ulrich Ramé (2-1), samedi dernier, lors de la 28e journée de Ligue 1. Le finisseur du Gym, pourtant tout proche de renfiler le costume de buteur, a multiplié les mauvais choix dans le dernier geste.

Malgré une confiance toujours évidente de la part du club et de ses partenaires, l'international A' ne parvient pas à rééditer ses premiers coups d'éclats. Une irrégularité qui pourrait prendre fin grâce justement à la patience de l'environnement du joueur. Détaché du wagon de tête et pas inquiété par la relégation, l'OGCN vit une fin de saison paisible et peut donc travailler dans la sérénité. Une aubaine que les Azuréens et Loïc Rémy auraient bon goût de saisir...

Jean CANESSE,
Football.fr