La victoire du cœur

Auteurs d’une partie plutôt moyenne, les Aiglons, rapidement réduits à dix, ont obtenu trois points supplémentaires face à une équipe de Troyes désormais en position délicate. Et le leader niçois a une fois de plus démontré que son fauteuil était loin d’être usurpé.

Devant un public gavé de succès inattendus, les étonnants leaders niçois s’avançaient sereinement sur la pelouse du Stade du Ray pour affronter Troyes, en difficultés en bas de tableau. Pour que l’OGCN continue sur sa lancée, Gernot Rohr faisait confiance au même groupe qui avait accroché Guingamp chez lui une semaine plus tôt. Seul Christophe Meslin, absent lors des deux dernières journées, était nouveau venu en attaque dans un 3-5-2 classique. En face, Troyes venait avec de louables ambitions et une envie de réussir indéniable. Jacky Bonnevay abandonnait son 3-5-2 habituel pour un prometteur 4-3-3 avec la première titularisation en L1 de l’international algérien Nassim Akrour en pointe, aux côtés de l’expérimenté Gérald Baticle et du prometteur Mamadou Niang.

Alors qu’on pensait voir les Niçois se ruer rapidement sur le but de Tony Heurtebis, c’est tout le contraire qui se passait. Bien en place tactiquement, les visiteurs appliquaient un pressing rigoureux qui laissait très peu d’espaces à leurs adversaires. Mieux, ce sont eux qui plantaient les premières banderilles, notamment grâce à l’explosivité de Niang qui obligeait Grégorini à sortir (8eme). Le leader réagissait bien par Everson mais sa frappe trouvait le petit filet de la cage adverse (15eme). Troyes continuait son travail et Akrour perçait la défense azuréenne. Fauché par Pamarot dans la surface, M.Bonnin accordait un penalty à l’ESTAC. Mais Linarès voyait sa frappe repoussée par Grégorini. Sur la contre-attaque, Everson était fauché dans la surface adverse. Meslin transformait le penalty (1-0, 39eme). Dans la foulée, le Niçois Pitau était expulsé pour un mauvais tacle (40eme). Dans la confusion, la mi-temps était sifflée.

Au retour des vestiaires, Nice gardait son système de jeu défensif et ne laissait qu’un seul joueur à la pointe de l’attaque, Diawara. Troyes conservait le ballon mais l’arrière-garde niçoise restait vigilante. A défaut de s’infiltrer, Tourenne frappait des 20 mètres mais Grégorini claquait en corner (53eme). Niang enroulait son ballon mais il manquait le cadre (54eme). Alors que les Aiglons se contentaient de ce score et attendaient, Troyes éprouvait plus de difficultés à jouer. Les occasions se faisaient rares. D’ailleurs, à ce niveau-là, Nice était aux abonnés absents et ne se découvrait plus. La solidarité et la générosité des joueurs locaux empêchaient toute incursion auboise d’aller à son terme. Nivet tentait bien un centre dans la surface pour Régis mais la barre transversale s’opposait aux desseins troyens (93eme). Nice pouvait lever les mains au ciel. Cette équipe a du cœur et n’a pas fini d’étonner.

Alexandre CARLIER
Football365