Sedan s'enlise

Au terme d'un match complètement fou longtemps condamné à la virginité par les prouesses des gardiens de but, Sedan et Nice se sont séparés par un score de parité (1-1) qui n'arrange pas vraiment les Ardennais.

Compte-rendu du match
«Survivre ou mourir» titrait le quotidien L’Union vendredi en présentation de ce Sedan-Nice. Car les Sangliers devaient absolument battre les Aiglons s’ils ne voulaient pas compromettre leurs dernières chances de maintien parmi l’élite. Même un match nul pouvait être fatal aux joueurs de José Pasqualetti, alors que le Gym pouvait à l’inverse faire un grand pas vers son maintien en cas de succès à Louis-Dugauguez, six jours après sa victoire sur Saint-Etienne.

Les gardiens à l’honneur
Malgré le caractère «à la vie, à la mort» de cette rencontre, surtout pour les Sedanais, la première période était plutôt plaisante en terme de rythme et de jeu produit, notamment au nombre d’occasions de buts. Le pressing niçois en milieu de terrain n’empêchait pas les Ardennais d’approcher de la cage de Lloris, beaucoup sollicité en deux minutes. Abardonado venait d’abord le suppléer sur un centre de la gauche de Lachor repris par Pujol et donc dévié en corner par l’ancien Marseillais (7e), mais c’est bien la main du portier international espoirs qui détournait dans la foulée la frappe à bout portant de l’ex-Nantais en corner (8e). Lloris pouvait ensuite capter sans problème un tir en tacle de Lachor qui manquait de puissance (9e), et Nice se présentait à son tour devant la cage adverse. Fanni alertait d’abord Koné sur un centre de la gauche que Yahia détournait de la tête (17e), et le défenseur formé à Guingamp allait jouer plusieurs fois le pompier de service devant le petit Ivoirien. Lequel butait également sur Regnault, héroïque à la demi-heure sur un tir à bout portant de Koné, bien alerté de la gauche par David Bellion (35e). Fanni avait juste avant armé une frappe de vingt-mètres qui retombait dans la niche du gardien local (32e), qui pouvait presque être soulagé à la pause de n’avoir pas pris de but, même si cela aurait été plutôt cruel pour ses partenaires et lui.

Echouafni sauve Sedan
La seconde période était tout aussi animée, et même plus, en tout cas dans le premier quart d’heure. Lancé timidement par un centre de la gauche manqué de Belhadj (49e), le second acte s’emballait avec une frappe non-cadrée de Balmont de l’entrée de la surface (50e), immédiatement suivie d’un tir de Stéphane Noro repoussé par Hugo Lloris, puis d’une frappe de Belhadj en embuscade qui heurtait le montant droit du but niçois (50e), et l’action s’achevait de l’autre côté sur une frappe tendue de Balmont plein axe que Regnault détournait à son tour (51e). Sur des charbons ardents, les deux portiers allaient réaliser encore plusieurs arrêts décisifs. Le portier local était héroïque devant Koné (73e, 85e) puis Ederson (82e), son jeune collègue était lui magnifique sur une frappe de Noro (77e) et dans le temps additionnel sur une dernière frappe sedanaise (90e+4), alors que le score était toujours nul, mais plus vierge. Koné avait ouvert le score sur un penalty logique accordé pour une faute sur Ederson (89e), mais Echouafni égalisait en marquant contre son camp sur un centre de la droite de Boutabout (90e+1). Le score final ne satisfaisait que les Niçois, désormais dix-septième à sept points du premier relégable, tandis que Sedan, condamné à la Ligue 2 après le penalty transformé par le petit Ivoirien de l’OGC Nice, obtient un petit sursis grâce à la défaite de Troyes à Marseille (2-1).

Le jeu et les joueurs
Très offensif en première période, Sedan l’était beaucoup en déployant un jeu à trois entre les côtés et l’axe central du terrain pour créer le décalage ou se créer de l’espace. Nice se contentait d’abord de presser haut en milieu de terrain et jouait ensuite les coups en contre. C’est finalement en toute fin de rencontre que les deux équipes parvenaient à tromper la vigilance des excellents Regnault et Lloris, qui auront longtemps repoussé la tendance, et ne méritaient d’ailleurs pas de s’incliner.

Même si les attaquants auront également été plutôt maladroits, à l’exception peut-être du Niçois Koné très dangereux après la pause et buteur sur penalty. Pujol avait également permis à Sedan d’être menaçant en début de rencontre, tandis que Job et Bellion auront en revanche été plutôt distraits. Belhadj et Noro se seront beaucoup démenés côté ardennais, Balmont et Ederson après son entrée en jeu le faisaient pour Nice. A noter également la belle prestation défensive de Yahia, malheureusement sorti du terrain sur l’action amenant le penalty niçois.

Vincent Gehin
Sport24