Malek prend ses marques

Pour sa deuxième titularisation de la saison, Malek Cherrad a su rendre à Rohr la confiance que celui-ci lui avait témoignée. Buteur, il n'en perd pas pour autant le sens des réalités. Sur le banc ou la pelouse, il est prêt à pousser demain contre Montpellier

Depuis que Poussin a repoussé ses fiançailles avec la L1 aux calendes grecques, un poste s'est libéré.
Une place épiée mais exposée : en première ligne, avec le soldat Kaba.
Là où pleut la mitraille, où les défenses sont retranchées et les ballons hostiles. Une surface de vérité où il faut s'activer, savoir marquer à défaut de briller.
Délicate mission à laquelle tour à tour Ayeli, Gagnier, Olufade, Cherrad se sont frottés.
Parcours d'obstacles pour combattants de l'éphémère.
Samedi Malek Cherrad était de l'assaut. Pour la deuxième fois de la saison il a endossé le treillis du titulaire. Là réussite était au bout.
C'est déjà beaucoup.
Dès lors, plutôt que s'enflammer en rêvant qu'il a pris du galon dans ce corps d'armée, Malek affûte ses crampons. Se prépare à de nouvelles percées.
Parce qu'on ne sait jamais...

- Qu'avez-vous pensé de la prestation d'ensemble contre Lille ?

« Dans l'ensemble, on a retrouvé nos valeurs. On avait à cœur de se racheter, on était un peu rageurs sur le terrain, je crois que ça s'est vu. On a gagné nos duels et quand on les gagne, on a le ballon. Après, c'est plus facile pour concrétiser ».

- Personnellement, comment vous êtes-vous senti ?

« Je savais que physiquement, je serais un peu court car ça faisait longtemps que je n'avais pas fait un match entier. En plus, c'était un match à domicile, donc il y avait un peu plus de pression. Mais maintenant, je sais mieux comment aborder mes matchs, et puis je me dis qu'après tout, ça ne reste qu'un match de foot. Bon, j'ai quand même été un peu nerveux en première mi-temps, après avoir raté l'occasion, je me suis senti frustré. Mais ensuite, Kaba m'a donné un super ballon et j'ai pu le mettre au fond ».

- Comment vous êtes-vous entendu avec lui justement ?

« Ça s'est super bien passé avec Kaba. C'est un joueur vachement fort, à partir de là, il faut juste anticiper ce qu'il va faire. Après, en faisant de bons appels, tu peux avoir des espaces ».

- Etiez-vous usé physiquement lorsque vous êtes sorti ?

« Oui j'étais un peu fatigué, en plus j'ai pris une béquille. Mais le coach m'avait dit de ne pas gérer, donc je l'ai écouté et j'ai tout donné ».

- Depuis quelque temps, vous « pétez le feu » comme on dit. A quoi est-ce dû ?

« Mes petites vacances à Grenoble en famille m'ont fait beaucoup de bien. Là-bas, on m'a rappelé les vraies valeurs. Parce que dans le foot, on a parfois tendance à l'oublier. A partir de là, il faut juste se donner à fond à l'entraînement ».

- Vous êtes plusieurs candidats pour un seul poste, en attaque, ce n'est pas trop dur à vivre ?

« La concurrence, elle est saine, il ne faut pas qu'il y ait d'ambiguïté. Si c'est moi qui joue, tant mieux. Si c'est les autres, je serai content aussi. Le plus important, c'est que ce soit le plus en forme qui joue. Moi, je n'ai jamais douté de mes capacités, je savais qu'un jour ou l'autre ça pouvait sourire. Maintenant, c'est clair qu'il faut le prouver tous les jours à l'entraînement. Vous savez, l'autre jour Eric Roy m'a dit que j'avais de la chance ici. Parce que dans d'autres pays, vous pouvez être le meilleur à l'entraînement et ne jamais jouer si le coach l'a décidé ».

- Pour finir, comment abordez-vous ce match à Montpellier ?

« Sereinement parce qu'on a gagné à la maison. Mais en même temps, il ne faut pas le prendre à la légère car c'est le genre de match pour lequel on se mord les doigts à la fin de la saison si on n'a rien ramené. Il faut garder notre esprit guerrier et être présent dès le début du match, même si c'est à l'extérieur. C'est le match des extrêmes mais on est là pour jouer et gagner si possible ! ».

Christophe DEPIOT
Mardi 14 janvier 2003
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