Lyon s'invite au festin

Et Juninho a surgi ! Dimanche, au Stade du Ray, tout semblait devoir conduire Lyonnais et Niçois vers un match nul qui n'arrangeait personne. Pour recoller au duo de choc de la L1, Marseille et Monaco, Lyon avait besoin d'une victoire et des trois points. Et ce succès (1-0), c'est Juninho, le Brésilien de l'OL qui l'a offert aux champions de France grâce à un but superbe à cinq minutes du coup de sifflet final. Avec cette 4e victoire consécutive, le rêve de doublé reste d'actualité.

Après une saison mitigée, émaillée d'éliminations peu glorieuses en Coupe de France et en Ligue des Champions, l'Olympique Lyonnais se doit de terminer la saison en trombe pour conserver son titre de champion de France. Le succès obtenu dimanche à Nice en fin de match revêt donc une importance maximale en vue de cet objectif. Nantis d'une série de trois victoires, les Gones étaient bien décidés à poursuivre sur le même rythme, et faire chuter un promu niçois bien encombrant sur la route menant au titre pour bon nombre de grosses cylindrées de L1.

Détail gênant pour les Rhodaniens, Nice ne s'est plus incliné au Ray depuis sa défaite 2-1 contre Le Havre lors de la première journée. Les visiteurs ne se sont pas embarrassés de ce genre de considérations, tenant plutôt bien en défense avant d'inscrire le but victorieux grâce à Juninho. Une frappe enroulée du droit, lumineuse, comme toujours, dans la lucarne opposée, comme souvent. Le 0-0 s'annonçait comme inévitable à ce moment de la partie, mais la seule faille de la meilleure défense du championnat coûte cher.

Si Nice connaît un sérieux coup d'arrêt, avec cette première défaite à domicile depuis le mois d'août, Lyon finit sa saison sur les chapeaux de roue, comme l'année dernière. Faut-il y voir un balbutiement de l'histoire, où un hasard comme tant d'autres? Un peu des deux sans doute. En 2002, les Lyonnais ont cravaché et obtenu le premier titre de leur histoire à la dernière journée, après une remontée fantastique, une fois délestés de toute autre compétition.

Le danger vient de partout

Mais le parallèle s'arrête là, car cette année, il n'y pas un seul concurrent à battre, mais bien plusieurs équipes à maîtriser. Monaco et Marseille mènent le jeu, et enchaînent les victoires comme l'OL. Le point de retard des hommes de Paul Le Guen sera donc peut-être plus difficile à combler que l'écart de l'année dernière, période pendant laquelle Lens marquait déjà le pas. Il faut également prendre en compte les poursuivants, Bordeaux en tête avec ses 4 points de retard sur les leaders, et même Sochaux et Nantes, à 6 points, donc à deux matches des équipes de tête. Dans ce championnat complètement fou, qui n'en est plus à un renversement de situation près, bien malin celui qui pourra dire si les Lyonnais en seront les bénéficiaires ou les victimes.

L'OL n'a donc aucune marge de manœuvre, disposant notamment d'un calendrier truffé de matches pièges, comme le déplacement à Bordeaux ou la réception du PSG. Mais des signes encourageants poussent à croire au succès final des Gones, à commencer par un jeu très rigoureux, notamment en défense. Si les Lyonnais jouent tous les matches comme celui contre Nice, ils ne seront pas loin du compte.

ROMAIN GRIMAUD
Sports.fr