Nice déjà sous pression

Auteur d'un début de saison laborieux qui tranche avec ses ambitions, Nice sait qu'il ne peut se permettre un échec en barrages de C4 contre le Maccabi Tel-Aviv.

Si les Niçois avaient gagné leur finale de Coupe de France contre Nantes, ils auraient profité du soleil brûlant de Tel-Aviv quelques jours plus tôt, pour le trophée des champions, et ils seraient surtout qualifiés directement pour la Ligue Europa qui correspond mieux à leurs ambitions.

Mais ils ont perdu (0-1, le 7 mai), y ont laissé une partie de leur organigramme (Galtier et Fournier sont partis), et ils sont arrivés mercredi en Israël pour disputer un barrage aller de Ligue Europa Conférence qui suscite certains frissons estivaux, car l'échec n'est pas une option. Après avoir proclamé le retour du beau jeu dans la foulée de la signature de Lucien Favre, qui n'a pas eu peur d'évoquer en juin des objectifs élevés à moyen terme, les dirigeants du Gym ont appris que le mercato pouvait réserver quelques frustrations et ils se multiplient pour satisfaire leur entraîneur, qui ne peut pas faire le spectacle avec n'importe qui.

L'effectif qui commence la saison ne sera pas celui du mois de septembre, et c'est une bonne nouvelle car les débuts sont laborieux. Réduits à concéder le nul contre Toulouse (1-1) et Strasbourg (1-1) en L1, les Aiglons sont à l'abri du moindre excès de confiance, car rien ne les pousse à regarder de haut le Maccabi Tel-Aviv. « Il est difficile de dire qu'on est favoris, a soufflé mercredi Favre dans un sourire qu'il abandonne rarement depuis qu'il a retrouvé la Côte d'Azur. Logiquement, on joue dans le Championnat de France, on va nous donner ce statut mais j'ai vu les deux matches du Maccabi contre l'Aris Salonique, au tour précédent (1-1, 2-1), et Tel-Aviv était meilleur. Et ce jeudi, il y aura une bonne ambiance, 29 000 supporters, ça compte aussi, même s'il y aura également des supporters niçois (250). »

« On a tous envie de faire la Ligue Europa Conférence, de jouer tous les trois jours »
Lucien Favre

Ce barrage aura donc un goût de Coupe d'Europe, la vraie, celle que veut régulièrement jouer Ineos. Propriétaire du club depuis août 2019, l'entreprise de Jim Ratcliffe n'a connu qu'une campagne de Ligue Europa, en 2020, pas vraiment un triomphe car elle a surtout accouché du licenciement de Patrick Vieira après une défaite de trop contre le Bayer Leverkusen (2-3), en phase de groupes. Les Britanniques veulent désormais franchir un cap, même si cet été ne le fait pas toujours bien sentir, et nul ne peut ignorer qu'une désillusion à ce stade serait un camouflet.

« Il est clair qu'on veut absolument passer ce tour qualificatif. Pour Nice, c'est très important. On a tous envie de faire la Ligue Europa Conférence, de jouer tous les trois jours, assène Favre, qui y voit aussi une possibilité d'améliorer son effectif. Je ne sais pas si ça favoriserait la venue de recrues, mais c'est possible. » Le technicien suisse a besoin de percussion devant, de profondeur, et il est enthousiasmé par les contacts établis avec le Marseillais Bamba Dieng ou Nicolas Pépé, barré à Arsenal. En pointe, les noms pistés sont aussi ronflants, avec Edinson Cavani ou Ben Brereton des Blackburn Rovers, très convoité en Angleterre.

La C4 ne sera pas de trop pour les convaincre, mais il faudra aller la chercher avec le groupe actuel, où Kasper Schmeichel est pour l'instant l'unique recrue indiscutable. Le gardien en a vu d'autres, lors de ses onze dernières saisons à Leicester, et son expérience est un atout pour bien négocier la nuit de Tel-Aviv, qui ne concerne pas que les Niçois. Après l'élimination de Monaco par le PSV Eindhoven au troisième tour préliminaire de Ligue des champions (1-1, 2-3), c'est aussi la L1 qui joue ce soir une partie de sa crédibilité.