Nice, la loi des séries

Les Aiglons ne décollent plus. Loués pour leur collectif fin 2007, invincibles douze matchs, les hommes d'Antonetti tournent au ralenti depuis six journées

Énervement, suffisance, déconcentration ? Après leur défaite contre Auxerre (1-2), samedi, leur deuxième consécutive à domicile après le couac marseillais, les joueurs niçois ont longuement cherché des explications en salle de presse. « Je ne comprends toujours pas comment on a pu perdre ce match » se demandait Ederson quand Olivier Echouafni évoquait « un hold up auxerrois ».
Frédéric Antonetti, lui, s'est fâché tout rouge. Balmont en a fait les frais (1) mais c'est toute l'équipe que le technicien corse a fustigée. « Il faut être concentré de la première à la dernière seconde sur le jeu, c'est la première qualité d'un professionnel. Je suis dégoûté, on ne peut pas maîtriser un match comme on l'a fait pendant une heure et tout gâcher en dix minutes. Ce soir, on a ressuscité des morts (évoquant Auxerre). »
Six matchs sans victoire toutes compétitions confondues, trois points sur quinze possibles en championnat (Rennes-Nice 1-1, Toulouse-Nice 1-1, Nice-Marseille 0-2, Lens-Nice 0-0, Nice-Auxerre 1-2), une perméabilité défensive pointée du doigt, notamment sur coup de pied arrêté : depuis le 20 janvier, les Aiglons peinent à (re)trouver la bonne carburation, celle-là même qui leur a permis d'intégrer le top 5 à sept reprises cette saison. Sans parler de spirale infernale, c'est un sérieux coup d'arrêt pour un groupe dont la fin de championnat s'annonçait plus épicée.
Il y a dix jours, au lendemain d'un nul consistant à Bollaert, Antonetti avait pourtant prévenu dans les colonnes de l'Équipe : « le danger, pour un club comme le nôtre, qui a le dix-neuvième budget, et qui est au départ programmé pour jouer le maintien, c'est, quand on se retrouve là, le fait d'être flatté par l'environnement. Ça peut nous jouer des tours. Il faut donc être vigilant. J'ai connu ces situations. Plein de choses peuvent arriver. »

« Réinstaurer plus de discipline »

Aujourd'hui 6e, l'OGC Nice navigue entre deux eaux après quelques séries probantes, dont une amorcée à Lille le 10 novembre, marquée par douze matchs sans défaite toutes compétitions confon-dues. Une marche en avant spectaculaire ponctuée par quelques matchs référence, dont une victoire sur Paris (2-1), des nuls contre Bordeaux et Lyon et trois succès consécutifs contre Valencien-nes, Strasbourg et Nancy.
Sans s'enflammer, le Gym s'est illustré comme l'une des bonnes surprises de la première partie de championnat mais, prudent par expérience, son coach a préféré tempérer sur le site internet du club : « On a un effectif de qualité et une équipe très compétitive mais il va falloir être présent dans la dernière ligne droite. On n'y est pas habitué donc j'espère qu'on va répondre présent. »
Après la défaite contre Auxerre, l'ancien coach stéphanois, furieux, en a appelé à une « remobilisation générale (...). Il faudra réinstaurer plus de discipline. J'espère que ce match nous servira de leçon. »

(1) : Pendant le match, Frédéric Antonetti et Florent Balmont se sont expliqués de manière virulente sur le banc de touche. L'entraîneur a reproché à son milieu de terrain de trop discuter les discussions arbitrales, et du coup de perdre sa concentration. Il l'a remplacé après les deux buts.

Benoit Mouget
Le progrès