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Interviews :

Hicham Boudaoui : « Grâce à Christophe Galtier, j’ai réussi à remonter la pente »

LFP, le 17/02/2022 à 09h34

Titulaire indiscutable ces dernières semaines sous la houlette de Christophe Galtier, Hicham Boudaoui se livre sur son parcours de Béchar à l’OGC Nice en passant par l’académie du Paradou, mais aussi sur sa relation avec son entraîneur et sa progression depuis ses débuts en Ligue 1 Uber Eats. Entretien avec l’international algérien.

- Hicham, pouvez-vous nous raconter quand avez-vous commencé le foot ?
Je ne m’en souviens plus exactement, mais j’ai commencé très tôt car toute ma famille joue au foot. Ensuite, j’ai rapidement rejoint une équipe de mon quartier natal de Béchar. J’y suis resté pendant deux ans avant d’évoluer trois ans pour un autre club de la ville. C’est lors d’un tournoi à Alger qu’un entraîneur qui dirigeait l’académie du Paradou est venu parler à mon coach. Notre équipe avait fait match nul (1-1) face à la sienne, j’avais marqué l’unique but et il avait demandé à mon entraîneur son numéro pour que je vienne faire un essai au Paradou. Je suis rentré à Béchar, puis je suis revenu à Alger quelques semaines plus tard pour un stage de deux mois au Paradou, et ils m’ont conservé. Je suis donc entré en 2012 à l’académie du Paradou.

- Comment s’est déroulée votre arrivée au sein de l’académie du Paradou ?
Quand les dirigeants ont voulu me recruter, l’entraîneur de Béchar est venu parler à ma famille. Il leur a dit que l’académie voulait me prendre en stage. Par la suite, mon frère s’est rendu à Alger pour les rencontrer, voir quel était leur projet, leurs infrastructures et il a discuté avec le président. Ma famille savait que j’aimais vraiment le football depuis mon plus jeune âge et elle m’a donc laissé le choix.

- Vous vous entraîniez vraiment pieds nus là-bas ?
Oui ! Quand je suis entré à l’académie, j’ai commencé à m’entraîner de cette manière, et cela a duré plusieurs années. Nous nous entraînions tous comme ça. C’était difficile au début, mais je me suis habitué au fil du temps. Par la suite, avec le groupe pro, il y avait des exercices de « jonglerie » que nous devions obligatoirement réussir pour avoir le droit de mettre des chaussures. Cela m’a permis de m’améliorer sur le plan technique. Lors du stage que j’avais effectué pour intégrer l’académie, j’avais déjà dû jouer tous les jours pieds nus.

- Quel était votre quotidien au sein de l’académie ?
J’ai dû laisser ma famille pour venir vivre à l’académie. Mon frère avait fait le déplacement de Béchar à Alger pour m’accompagner la première fois, mais ensuite j’ai dû me débrouiller tout seul. C’était le cas de nombreux joueurs mais heureusement nous vivions et nous nous entraînions tous ensemble. Dès qu’ils m’ont accepté après mon stage, je vivais intégralement à l’académie. Tout était organisé sur place : les cours, les repas, les entrainements… Ils nous mettaient dans des conditions idéales pour qu’on puisse se concentrer uniquement sur nos objectifs : étudier, nous entraîner, bien manger et bien dormir. Je pouvais rentrer à Béchar une semaine tous les deux mois environ, c’est-à-dire lors des périodes de vacances.

« J’aimais beaucoup Samuel Eto’o car j’évoluais au même poste étant plus jeune »



- Comment avez-vous réussi à tirer votre épingle du jeu jusqu’à signer un premier contrat professionnel avec le Paradou ?
J’ai commencé avec les équipes de jeunes et j’ai grimpé les échelons un à un : U17, U19, espoirs… J’ai toujours travaillé très sérieusement, plus que les autres, pour pouvoir signer pro. Pendant mon année avec les espoirs, j’étais sérieux, je jouais bien et l’entraîneur de l’équipe première m’a convoqué pour un match amical. J’ai été bon et à la fin du match, il m’a dit que j’intégrais désormais les entraînements avec les pros.

- Contre quelle équipe était ce fameux match ?
Je crois que c’était contre Boumerdes. Mais je me souviens davantage de mon premier match officiel, c’était contre l’USM Alger, j’avais seulement 17 ans. J’étais entré dans les 15 dernières minutes, et après ça, je suis définitivement resté avec les pros.

- A cette époque, vouliez-vous rapidement rejoindre un club évoluant en Europe ?
Oui ! Dès que je suis arrivé à l’académie, c’était mon objectif. Depuis que je suis tout petit en réalité, mon rêve a toujours été de jouer en Europe. Je travaillais dans le but d’atteindre cet objectif.

- Est-ce qu’il y avait un joueur dont vous vouliez suivre les traces ?
Oui, surtout quand je jouais avant-centre. J’aimais beaucoup Samuel Eto’o car j’évoluais au même poste étant plus jeune. J’ai commencé dans cette position au Paradou, puis je suis passé ailier, arrière droit, arrière gauche, et enfin milieu de terrain ! J’ai vraiment joué à de nombreux postes à l’académie (rires). Sinon, quand j’étais plus petit, je suivais aussi des joueurs algériens comme Hillal Soudani, Rafik Saïfi ou Mourad Meghni. Je les aimais beaucoup.

« Youcef Atal m’a encouragé et m’a poussé à signer »



- Vous avez signé à l’OGC Nice en septembre 2019. Pouvez-vous nous raconter les coulisses de ce transfert ?
Julien Fournier a appelé mon agent et lui a détaillé le projet de l’OGC Nice. Mon agent m’a ensuite présenté leur projet, leurs ambitions. Il m’a dit qu’ils me voulaient dans leur équipe. Il m’a expliqué ce que le club attendrait de moi une fois que j’aurais signé. Je lui ai tout de suite dit oui. J’étais très heureux de pouvoir rejoindre un tel club ! J’ai aussi parlé à Youcef Atal, je lui ai posé des questions pour en savoir plus et il m’a confirmé que l’OGC Nice était le parfait endroit pour progresser, travailler et améliorer mon niveau. Il m’a également dit que je me sentirais très bien dans le club, la ville et avec les supporters. Il m’a encouragé et m’a poussé à signer. En plus, comme Youcef y jouait, je suivais déjà l’équipe, je regardais leurs matchs et je me faisais une idée sur cette équipe alors même que j’étais encore en Algérie.

- Vous pensiez déjà jouer un jour à l’OGC Nice à ce moment-là ?
Oui ! Quand je regardais leurs matchs, je me disais que ce serait super d’y aller, je voulais avoir cette opportunité. D’ailleurs, les Algériens sont nombreux à regarder la Ligue 1. Il y a aussi beaucoup de joueurs qui suivent ce championnat car ils veulent venir y jouer. A ce sujet, un ami m’avait dit pour plaisanter : « Mets-toi dans la tête que tu joueras à Nice l’année prochaine ! » Et on en rigolait… C’était finalement mon destin. Après deux ans et demi ici, à Nice, je suis encore plus heureux d’avoir fait ce choix. L’OGC Nice est vraiment le club qui me correspond et je me sens ici chez moi.

- Revenons sur votre relation avec Youcef Atal. Quel a été son rôle dans votre intégration à Nice ?
Dès le premier jour, Youcef m’a beaucoup aidé. Il m’a tout montré. On a vécu ensemble, sous le même toit pendant un an. Au-delà de jouer en Europe, c’était également la première fois que je m’y rendais et c’est lui qui m’a aidé. Nous étions toujours ensemble, il m’a prodigué de nombreux conseils, m’a montré la ville et les bons endroits. Il m’a permis de comprendre comment je pouvais m’adapter à l’Europe. Ensuite, à partir de la deuxième année, je suis parti vivre seul pour davantage prendre mes marques. Mais grâce à cette première année en cohabitation, je me sentais déjà très bien dans la ville. Aujourd’hui, je me débrouille très bien, et si j’ai besoin de quelque chose, il reste présent pour moi.

- A la suite de votre signature à Nice, sentiez-vous que votre carrière prenait un tournant positif ?
Quand je suis arrivé, dès la première semaine, j’ai commencé à progresser. En Algérie, nous travaillions surtout la technique. Ici, j’ai rencontré des difficultés face au travail physique, mais après trois-quatre semaines, j’ai commencé à sentir que je m’améliorais.

« C’est sur le plan tactique que j’avais le plus de lacunes »



- Quelles sont les principales différences entre le championnat de France et celui d’Algérie ?
En Ligue 1, tu as vraiment besoin de qualités tactiques et physiques. Le championnat algérien est davantage technique que physique et tactique. Ici, il faut que tu travailles physiquement et tactiquement, et que tu sois bon techniquement ! C’est ça la différence. Quand je suis arrivé, j’ai surtout rencontré des difficultés physiques et tactiques. Je dirais même que c’est sur le plan tactique que j’avais le plus de lacunes. Le rythme est très élevé par rapport au championnat d’Algérie. Avec le temps et le travail, j’ai réussi à m’améliorer. L’exigence ici est aussi beaucoup plus élevée : quand tu joues dans un club comme l’OGC Nice, tu dois être sérieux et performant au quotidien pour performer chaque week-end, car le club est ambitieux.

- Qu’est-ce que vous avez mis en place pour cela ?
A la fin des entraînements, j’ai beaucoup travaillé avec Frédéric Gioria, l’entraîneur adjoint, qui me prenait à part et me montrait mes vidéos. Il m’expliquait les situations où je n’étais pas bien placé et inversement. Je me concentrais et j’écoutais attentivement car je voulais vraiment progresser. J’étais conscient que ma culture tactique était mon plus gros défaut. Heureusement, je suis rapidement parvenu à m’améliorer, au bout de six mois seulement j’étais déjà meilleur tactiquement.

- Vous avez donc mis six mois à vous sentir au niveau de la Ligue 1 Uber Eats ?
En arrivant, comme je vous l’ai dit, je ne savais pas qu’il fallait être aussi bon physiquement et tactiquement. Donc, j’ai compris que je devais particulièrement travailler ces points. Une fois que j’ai élevé mon niveau dans ces deux domaines, j’ai commencé à avoir du temps de jeu. Cela m’a permis de m’adapter, de m’habituer au rythme de la Ligue 1. Donc, oui, au bout de six mois, je me sentais bien, puis le championnat s’est arrêté.

- Vos entraîneurs successifs et vos coéquipiers sont souvent élogieux envers vous. Comment vivez-vous cette attente créée à votre égard ?
Déjà, je les remercie de dire des choses positives sur moi. Je pense qu’ils disent ça, car je suis toujours gentil, je travaille sérieusement à l’entraînement et je me donne à fond pendant les matchs, je ne triche jamais. Je suis heureux d’entendre de tels discours de la part des entraîneurs ou de mes coéquipiers. Ça me motive pour davantage travailler et pour toujours être à fond dans tout ce qu’on me demande.

« Christophe Galtier m’a beaucoup aidé »



- Christophe Galtier s’est installé sur le banc de l’OGC Nice l’été dernier. Quelle est votre relation avec lui et qu’est-ce qu’il vous apporte au quotidien ?
On s’entend très bien et on échange beaucoup. Au début de saison, j’avais pris un peu de retard car je n’avais pas fait toute la préparation avec le groupe. J’ai vécu un moment difficile (il a perdu son père fin juillet), je n’étais pas bien et le coach m’a beaucoup aidé. C’était difficile psychologiquement et il me remontait le moral, échangeait longuement avec moi. Grâce au coach, j’ai réussi à remonter la pente. Il a tout fait pour que je sois performant dès le début du championnat. Sinon, pendant les entraînements, il nous fait beaucoup travailler pour qu’on soit prêt chaque week-end. Pas que moi, tout le groupe !

- Christophe Galtier vous a également installé à un nouveau poste…
Cette année, on joue en 4-4-2 et il m’a appris à jouer plus excentré. C’est vrai que c’est un nouveau poste pour moi à Nice alors que j’étais habitué à jouer au milieu de terrain. J’ai dû changer ma manière de défendre et d’attaquer. Mes repères ne sont plus les mêmes, donc le coach et le staff m’ont appris à appréhender ce poste et à progresser dans ce qu’ils attendent de moi. Mais je n’ai pas eu trop de difficultés à m’habituer à ce changement. Je me suis adapté même si je me sens plus à l’aise au cœur du jeu. Le coach me permet aussi de continuer à m’améliorer tactiquement.

- Quels aspects de votre jeu aimeriez-vous améliorer ?
La dernière passe, le un contre un, la finition… J’ai commencé à travailler sur ça et à progresser. J’espère m’améliorer sur ces points-là où j’ai quelques points faibles, de la même manière que je me suis amélioré tactiquement lors de mon arrivée. Quand on fait des exercices offensifs à l’entraînement, je m’applique encore plus et je suis à fond parce que je sais que j’ai besoin de progresser sur ces points-là. Mon objectif est de donner encore plus que mes autres coéquipiers. Quand je jouais milieu de terrain, je m’inspirais de Paul Pogba, mais là, à ce poste d’excentré, je n’ai pas encore trouvé de modèle (rires).

- Vous êtes également international algérien. Pouvez-vous revenir sur vos débuts en sélection ?
J’ai été sélectionné la première fois pour une rencontre amicale face au Qatar en décembre 2018, puis j’ai été rappelé pour le dernier match de qualification face à la Gambie en mars 2019, juste avant la Coupe d’Afrique. Ensuite, quand est venue l’annonce des joueurs convoqués pour la CAN, j’étais chez moi en train de dormir. Mon frère m’a réveillé pour me féliciter, mais je n’ai pas compris ce qu’il m’a dit et je me suis rendormi. C’est en me réveillant, en voyant de nombreux messages de félicitations sur Instagram, que j’ai vu la liste. J’étais vraiment très heureux, je suis allé fêter ça avec mes proches qui m’ont beaucoup aidé. C’était une joie indescriptible de pouvoir aller à la CAN, de porter le maillot de l’équipe nationale et de représenter mon pays.

- Vous jouez avec des joueurs comme Riyad Mahrez ou Ismaël Bennacer. Est-ce qu’ils vous donnent des conseils ?
Oui, toujours. Il y a des joueurs qui ont joué en Europe avant moi, donc quand on est ensemble avec l’équipe nationale, ils me guident et me montrent ce qu’il faut faire pour améliorer mon jeu. Presque tous les joueurs t’aident et sont avec toi pour te faire progresser. Avant de signer à Nice, Islam Slimani m’avait dit que je devais être très professionnel et sérieux pour réussir. Ce sont les premiers conseils qu’il avait à me donner et sur lesquels il a insisté. Il m’a aussi dit que le foot devait passer avant les potes et l’amusement. Qu’en Europe, il fallait être à l’heure, et même avant l’heure, pour montrer son professionnalisme.






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Nice - Lorient : 3-0





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mer. 24/04/2024 à 21h



Pts J V N D Diff
 3.    Monaco 52 28 15 7 6 +15
 4.    Lille 49 28 13 10 5 +17
 5.    Nice 47 29 13 8 8 +9
 6.    Lens 43 29 12 7 10 +6
 7.    Lyon 41 29 12 5 12 -7



   26e  sam. 16/03 (21h) Lens - Nice : 1 - 3
   27e  dim. 31/03 (15h) Nice - Nantes : 1 - 2
   28e  dim. 07/04 (15h) Reims - Nice : 0 - 0
   30e  ven. 19/04 (21h) Nice - Lorient : 3 - 0
   29e  mer. 24/04 (21h) Marseille - Nice
   31e  dim. 28/04 (15h) Strasbourg - Nice
   33e  ven. 10/05 (21h) Nice - Le Havre


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