Relégable, Paris va de mal en pis

La première défaite des Parisiens cette saison à l'extérieur coïncide avec une place de rélégable au classement. L'opération maintien va désormais rythmer l'actualité du club parisien

DANS les couloirs du stade du Ray, le visage blême, Alain Cayzac n'en finit plus de ruminer sa colère contre l'arbitre Tony Chapron, coupable d'avoir refusé le but de l'égalisation parisienne pour un hors-jeu inexistant. « Trop c'est trop, enrage le président parisien qui n'a pas hésité à aller livrer sa pensée aux intéressés dans leur vestiaire. Si l'assistant est incompétent, qu'on en mette un compétent ! Chapron nous avait déjà fait le coup la saison dernière à Sochaux (NDLR : il avait sifflé deux penaltys contre Yepes pour tirage de maillot). Il y a eu trois erreurs individuelles ce soir (hier). Deux de notre part. Une de l'arbitre. »

Alain Cayzac a raison d'être courroucé : la défaite concédée hier soir par le PSG, la première de la saison à l'extérieur, place son club en position de relégable après quinze journées de championnat.

La saison dernière, le PSG entraîné par Guy Lacombe puis par Paul Le Guen, avait attendu le 3 mars et une défaite à Sedan (2-0) pour se retrouver dans la zone rouge. On se souviendra donc cette fois de la date du 25 novembre comme étant celle du premier moment critique, le passage sous la ligne de flottaison. Un constat que n'apprécie guère Alain Cayzac : « Ça fait parler, s'agace-t-il. Ce que je veux, c'est ne pas être relégable à la dernière journée. Mais, si nous sommes arbitrés comme ça à chaque match, c'est sûr qu'on se retrouvera relégables plus d'une fois... »

On aurait tort pourtant de penser que Paris doit tous ses maux et sa place actuelle à l'incompétence des arbitres. Loin de l'agitation présidentielle, Paul Le Guen garde sa maîtrise pour commenter une situation sportive délicate. Lui, l'entraîneur qui a rempli avec succès l'opération maintien la saison dernière (mais cela suffit-il à faire un bilan ?), se retrouve face au même défi. Après seulement quinze journées. « Nous n'avons pas été très heureux », se contente de relever Le Guen en évitant d'accabler les arbitres. « Ils peuvent se tromper, ils se sont trompés, précise-t-il. C'est leur façon de réagir après ça qui est agaçante. »

« On peut s'en remettre »

A force de ne pas gagner au Parc des Princes, Paris s'est mis en danger. Le résultat est là. Le PSG n'a pas mal joué hier soir. Il n'a en tout cas pas présenté le profil d'une équipe qui file vers la Ligue 2. Seulement, lorsque les jeunes (Arnaud, Ngoyi) n'apportent pas le rendement espéré et que les cadres (Landreau, Yepes, Rothen, Diané) ne sont pas à la hauteur de leur statut, la sanction est immédiate. « On peut s'en remettre, assure Le Guen. Nous devons rester costauds même si notre situation au classement se dégrade. La position de relégable est embêtante. Mais on peut s'en remettre. »

Les Parisiens devront désormais gérer au quotidien une position au classement que Marseille a connue il y a peu de temps encore. « Je veillerai à ce que tout le monde garde la tête haute, annonce Le Guen. J'encouragerai les joueurs à aller dans le sens de ce qu'ils font. Malgré les mauvais résultats, je pense que l'ensemble n'est pas si mauvais que ça. J'ai très, très envie de tenir bon et de me montrer combatif. »

David Opoczynski
Le Parisien